Dans la province du Zhejiang, les démolitions d’édifices chrétiens continuent. Signe d’une fébrilité des autorités chinoises à l’égard de l’expansion de la communauté chrétienne.
21/05/14
Le grand temple flambant neuf de Wenzhou a été détruit le 28 avril dernier. C’est une destruction symbolique à plus d’un titre. Par l’importance de l’édifice d’abord, près de 1000m², mais aussi par le lieu où il se trouvait : Wenzhou est surnommée la « Jérusalem de Chine » en raison de l’importante communauté chrétienne qu’elle abrite. Cette destruction s’est accompagnée de beaucoup d’autres : les croix qui surmontaient les édifices de la ville ont été déplacées ou abattues.
Un immeuble soupçonné d’abriter des réunions clandestines de chrétiens a été lui aussi détruit tandis que quatre catholiques étaient passés à tabac. Ces décisions sont prises sur ordre de Xia Baolong ; secrétaire du Parti pour le Zhejiang, qui a été choqué, lors d’une tournée d’inspection par la visibilité des chrétiens, parlant de « forêt de croix ». A chaque fois, les autorités accusent les édifices d’être des « constructions illégales ». Selon les sources de Asianews, outre les démolitions de bâtiments, la pression policière s’est accrue sur les communautés « clandestines » dans d’autres provinces du pays, au Hebei notamment.
Le Parti communiste chinois n’a, par nature, pas beaucoup de sympathie pour la religion chrétienne, mais cette crispation récente est d’autant plus flagrante qu’elle s’en prend à tous les chrétiens y compris ceux de l’Eglise protestante officielle de Chine et non pas aux seuls « clandestins ». Cette église, à laquelle appartenait le grand temple de Wenzhou est dite « des trois autonomies » : Autonomie vis-à-vis des financements étrangers, du pouvoir étranger et de l’annonce de l’Evangile. Les communautés qui appartiennent à ce « mouvement » n’ont pas de contact officiel avec les institutions ecclésiastiques étrangères. Cette entité fut mise en place pour éviter l’une des grandes phobies de la Chine, à savoir l’entrée sur son territoire d’une institution occidentalisée, susceptible de sédition.
Cette crainte s’exprime tout-à-fait clairement dans la bouche de Xia Baolong qui dénonçait le 6 mai dernier « des forces hostiles de l’Ouest qui infiltrent les communautés chrétiennes », et représenteraient un risque majeur pour la sécurité intérieure chinoise selon Asianews. Selon ce site d’information, les chinois craignent de voir s’accomplir les prédictions de Yanggang Yang, un professeur de sociologie de l’université de Purdue (Indiana, EU). Selon lui, la Chine sera en 2025 le pays abritant le plus de chrétiens au monde ! (cf. Aleteia).