Le soutien très médiatisé de Jérôme Kerviel par le P. Gourrier, prêtre du diocèse de Poitiers, a conduit son archevêque, Mgr Wintzer, à déclarer que « ni le diocèse de Poitiers, ni son archevêque ne se trouvent engagés ».
21/05/2014
Jean-Luc Mélenchon d’un côté, de l’autre le P. Gourrier, prêtre et psychologue, voilà des soutiens de l’ancien trader de la Société Générale, à présent emprisonné, qui ravissent les médias. Mais moins, semble-t-il, l’archevêque de Poitiers, Mgr Pascal Wintzer, qui a pris ses distances avec l’action et les déclarations du prêtre, incardiné dans son diocèse (il était jusqu’alors en charge de la paroisse Saint-Porchaire, à Poitiers, avant de se voir confier une mission sur la « spiritualité »). D’où ce communiqué rédigé « au moment où le père Patrice Gourrier endossait la veste rouge de randonneur de Jérôme Kerviel et tombait dans les bras de l’ex-trader arrêté par la police à Menton » relève Centre Presse, le quotidien de la Vienne.
« Il va de soi que ni le diocèse de Poitiers ni son archevêque ne se trouvent engagés dans ce qui s’exprime à l’occasion du retour de Jérôme Kerviel sur le territoire national », affirme Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, dans un communiqué du dimanche 18 mai rendu public le lundi 20 (cf. La Croix). « Des propos qui laisseraient entendre le contraire n’engagent que ceux qui les tiennent et ceux qui les écoutent », poursuit l’archevêque qui fait part clairement de sa crainte : «…que Jérôme Kerviel demeure aujourd’hui ce qu’il était hier, un instrument. Il le fut sans doute d’un système financier ivre de lui-même, il peut l’être de groupes militants et de personnes en quête de notoriété. »
Mgr Wintzer ne nomme pas explicitement le P. Gourrier mais c’est évidemment l’engagement de celui-ci qui est concerné par cette mise au point, qui précise qu’il s’agit d’une « initiative privée ». Le communiqué fait aussi allusion à la « prétendue audience » que le pape François aurait accordée à l’ancien trader (en réalité, une simple rencontre en marge des personnes officiellement présentées au Pape – un joli « coup » organisé par Kerviel et son avocat à l’issue d’une audience générale, le 19 février -cf. Aleteia– dont la médiatisation aurait irritée le Saint-Siège).
Pour sa part, le P. Gourrier a déclaré à l’AFP que son évêque lui avait dit : « Ce n’est pas une mission que je vous donne, mais je vous autorise à y aller », avant de le bénir « pour la route ». Selon le P. Gourrier, c’est avec l’accord de sa hiérarchie qu’il s’est mis en disponibilité pour trois ou quatre mois afin de marcher aux côtés de Jérôme Kerviel et, celui-ci étant incarcéré, de poursuivre ce « pèlerinage » jusqu’à Paris avec quelques membres du comité de soutien de l’ancien trader.