Ce médecin belge, médiatisé pour ses positions en faveur de l’euthanasie et la pratique intense de celle-ci, propose une visite à Auschwitz lors d’un séminaire consacré à la fin de vie.
20/05/2014
Quelle mouche a donc piqué ce promoteur acharné de la loi belge sur la fin de vie ? Son prochain voyage d’étude consacré à l’euthanasie prévoit une visite dans le camp d’extermination le plus symbolique et le plus connu qui soit. Pire: dans la brochure de présentation (en néerlandais), l’organisateur décrit le lieu du camp d’extermination d’AuschwitzBirkenau comme « un endroit inspirant » pour discuter de la fin de vie. Cynisme ou faux pas, cette formulation s’apparente à un sérieux tirage de balle dans le pied. Le site Riposte Catholique ne se prive pas de commenter : « Critiques sans relâche du Dr Distelmans, on nous a accusés de noircir le nom d’un bon médecin. Mais bien que nous soyons en désaccord, nous ne l’avons jamais, jamais, associé aux atrocités, à l’inhumanité, et aux euphémismes odieux de l’ère nazie. Il l’a fait tout seul. »
Il n’est pourtant pas un novice en matière de communication. On connait le visage de ce docteur moustachu, la soixantaine bien portée, qui est associé aux euthanasies les plus difficiles à défendre sur un plan éthique. C’est lui qui avait mis fin aux jours d’une transexuelle, Nancy Verhelst, dont l’opération pour changer de sexe et devenir Nathan Verhelst n’avait pas eu le résultat escompté. Ce cas parmi d’autres a fait la une des médias belges mais le docteur s’en amuse : « Il y a beaucoup d’autres cas limites qui ne sont pas connus ». Bien qu’il refuse de dire combien de patients il a tué à ce jour, les médias belges estiment que son cabinet affiche 33 décès pour l’année 2012. Il assume sa lecture « libérale » des lois, admettant par exemple que les lois restreignant l’usage du « tourisme de la mort » sont contournées. De son propre aveu, il a reçu et « traité » des personnes venant de GrandeBretagne, de France, d’Allemagne, d’Autriche et des Etats-Unis.
Malgré le caractère sulfureux du personnage, aucune de ses mortelles interventions n’a été condamnée par la Commission de contrôle et d’évaluation. Cela n’a rien d’un exploit dans la mesure où cette instance qui a pour mission de vérifier si l’euthanasie a été pratiquée dans le respect des conditions légales n’a, à ce jour, jamais condamné personne. Pourtant le nombre d’euthanasies pratiquées en Belgique est sans cesse croissant : 235 en 2003, 1133 en 2012. Une autre précision sur cette instance s’impose : le docteur Wim Distelmans en est le coprésident. Cette position dominante dans les médias et dans l’appareil d’Etat fait même tiquer Marc Van Hoey, le président de RWS, la branche flamande de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) : « Il veut un peu trop être le pape de l’euthanasie en Belgique, et ce n’est pas une bonne chose »…