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Brésil : un message du Pape lu en ouverture de la Coupe du Monde de football

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Mathilde Dehestru - publié le 02/05/14
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Après les nombreuses polémiques liées aux préparatifs de la Coupe, l’écho du Pape se fait entendre jusque dans le milieu corrompu du football.
02/05/2014

Le premier match de la prochaine Coupe du Monde de football, qui se déroulera cet été au Brésil, aura lieu 12 juin prochain et opposera le Brésil à la Croatie, au sein de l’Arena Corinthians de Sao Polo. Le monde entier espère et attend cette compétition avec enthousiasme. Mais bannières multicolores et grands stades rénovés pour l’occasion ne se révèlent n’être que la partie émergée de ce grand évènement. Car derrière tous ces artifices, et malgré la beauté du sport, sont dissimulées beaucoup de polémiques et d’indignations.

Le 27 avril dernier, un joueur de football brésilien, Dani Alves, a reçu une banane lancée par un spectateur. Un acte raciste qui a entrainé une vague d’indignations et a plongé le monde du football au cœur de graves polémiques. Le 28 avril dernier, des photos dénonçant l’expulsion des populations des quartiers pauvres, jugées indésirables par les autorités en vue de la Coupe du monde de football au Brésil, circulaient sur les réseaux sociaux et ont fait un grand « buzz ». La Coupe du Monde de football fait beaucoup parler d’elle, entre grandes attentes et excitations, mais également, et surtout en ce moment, en faisant resurgir indignations et prises de conscience.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. En quelques jours, les photos ont été partagées près de 24 000 fois sur Facebook et ont scandalisé le monde entier. De nombreux messages de soutien ont été postés au footballeur brésilien, aussi bien par des fans que par des célébrités. Sur les réseaux sociaux, le « manger de banane » a provoqué une grande vague de solidarité contre le racisme et a même rassemblé le monde sportif et la classe politique. Le premier ministre italien Matteo Renzi et le sélectionneur transalpin Cesare Prandelli ont ainsi partagé une banane devant les caméras en signe de soutien.

C’est dans ce contexte délicat, qui divise le Brésil entre fierté et indignation, que la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a annoncé le 29 avril dernier que le match d’ouverture du Mondial 2014 débutera par la lecture d’un message du pape François contre le racisme. Selon le quotidien O Estado de Sao Polo, la présidente a proposé au Pape d’assister au Mondial, mais ce dernier a décliné l’invitation.

Le message du pape sera lu par un joueur de l’équipe nationale brésilienne, la Seleçao. Dilma Rousseff a par ailleurs affirmé que le gouvernement brésilien comptait s’appuyer sur le Mondial pour sensibiliser à la lutte contre le racisme, et a précisé qu’elle en appellerait également aux autres Eglises : « Nous devons transformer cette Coupe en un rendez-vous mondial contre le racisme » a-t-elle ainsi déclaré.

Navi Pillay, haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, s’est également prononcé sur ces polémiques qui enflamment le web à l’approche de la Coupe du monde : « c’est une bonne occasion de réfléchir à la façon dont le sport doit favoriser la cohésion sociale, rassembler des cultures différentes pour célébrer une compétition saine et surmonter le manque d’assurance et même le mépris qui bien trop souvent divisent des pays et des communautés dans les arène politiques et sociales » a-t-elle ainsi affirmé.

Le pape François n’a cependant pas attendu l’inauguration de la Coupe du monde au Brésil pour mettre en garde les footballeurs contre les vices que ce sport peut souvent connaître. En recevant vendredi les équipes de la Fiorentina et du Napoli, le Saint-Père a parlé aux vedettes du football en toute franchise : « Aujourd’hui – a-t-il dit – le football s’inscrit dans un gros business en raison de la publicité, des télévisions,etc. Mais le facteur économique ne doit pas prévaloir sur l’aspect sportif, parce que cela risque de tout contaminer
 ». Il a rappelé avec émotion que « quand il était jeune, il avait l’habitude à Buenos Aires d’aller souvent au stade (…), ce sont des souvenirs joyeux, le dimanche, avec ma famille ». Il n’a pas manqué cependant de mettre en garde les footballeurs quant à leurs responsabilités, en déclarant : « il faut restituer la dignité sportive aux événements sportifs. En cela, vous, les footballeurs, vous avez une grande responsabilité ! Vous êtes au centre de l’attention et tant de vos admirateurs sont jeunes et très jeunes ! Tenez-en compte ! ».

La Coupe du monde de football s’invite ainsi cette année pour la première fois en Amérique Latine depuis 1978. En répondant à sa nouvelle politique qui veut que l’organisation de la phase finale de la Coupe tourne à travers les différentes confédérations continentales, la FIFA a ainsi honoré ses promesses. Mais les préparatifs au Brésil font resurgir de nombreuses polémiques concernant le milieu sportif où le racisme et les injustices sont notamment très présents. La vague de solidarité qui a suivi l’affaire de la banane et la publication des photos des expulsés brésiliens serait-elle une première étape franchie pour mettre l’exclusion hors-jeu ?

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