Ghislain Lafont, président du Conseil de surveillance du groupe Bayard, a pris la parole lundi soir lors du meeting du mouvement Sens Commun, créé dans la droite ligne de la Manif Pour Tous. Son leitmotiv : la règle du Castor.
01/05/14
Le symbole était fort : voir le président du Conseil de surveillance du groupe Bayard intervenir au siège de l’UMP, lors du meeting de présentation du manifeste "La droite que nous voulons", initié par le mouvement Sens Commun. Sa mission : parler en cinq minutes chrono de l’esprit d’entreprise : "Il y a trois endroits où nous avons tous été structurés : la famille, l’école et travail, a expliqué Ghislain Lafont. Je suis un mari, un père et un grand-père. Ce n’est pas mon sujet, ce n’est pas l’envie qui m’en manque de le traiter. Mais la famille c’est sacré. Le deuxième endroit où l’on est structuré, c’est l’école. On se confronte aux autres, on grandit, on mûrit. On veut une école qui nous donne tout cela, une vraie école. Le troisième endroit, c’est le travail, l’entreprise."
"Ma règle à moi, c’est celle des six C, comme castor, poursuit Ghislain Lafont. Le premier C, quand on est patron, c’est d’avoir des convictions. Que ton oui soit oui ! Le deuxième C, c’est le courage. Aujourd’hui, c’est la fête de Ste Catherine de Sienne, qui est allée voir le pape d’Avignon, pour lui dire "très Saint Père, tu ne peux pas rester comme ça". C’est du courage qu’elle a eu. Si nous avons du courage, nous pouvons faire bouger les choses, je peux l’attester. Sans courage, vous n’arriverez à rien. Vous devez être un exemple pour les autres. Le courage c’est ce qui nous manque le plus.
Le 3e C, ce sont les compétences. "Si vous n’en avez pas, inutile de vouloir sortir. Il faut vous former, encore et toujours. Vous êtes morts quand vous pensez que vous êtes au point. Au dernier souffle de votre vie, vous pourrez rendre votre âme à Dieu en disant j’ai fait ce que j’ai pu."
Le 4e C, c’est la constance : "Soyez des hommes et des femmes constants, ayez un caractère égal, quand vous décidez de donner un cap à votre vie, car êtes les entrepreneurs de votre vie. Faites-le et soyez constant dans ce que vous faites. Cela rassurera les collaborateurs à vos côtés. Je dis souvent que le travail du chef d’entreprise, c’est d’enlever la peur de ses collaborateurs."
Le 5e C, "c’est la cohérence, la cohérence personnelle. "Soyez d’un bloc, ne vous saucissonnez pas ! Si je suis un mari adorable et un horrible patron, ça ne vas pas. Si je suis un horrible mari et un patron délicieux, ça ne va pas non plus. Ayez une cohérence de vie. Les gens vous jugeront sur votre cohérence personnelle. Cela veut aussi dire que vous devez être exemplaire. Nous avons en ce moment tant d’exemples de vies personnelles et de vies privées dramatiques…"
Et le sixième C, le dernier ? " C’est du cœur : il faut savoir aimer. Un chef d’entreprise doit aimer les autres en vérité. Ce qui veut aussi dire quand ça ne va pas, de savoir le châtier, lui dire la vérité. Notre monde a besoin d’amour. Quand vous regardez les trois Papes qui se succèdent, au fond, ce qu’ils ont en commun, c’est qu’ils aiment. Nous avons un manque d’amour, et quand on est en responsabilité, on doit aimer en vérité."
La conclusion de cette leçon de vie et d’esprit d’entreprise ? Un proverbe africain, cité par Ghislain Lafont : "tout seul, on va vite. Mais ensemble, on va loin."