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Qu’est-ce que la sainteté ?

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Au lendemain de la canonisation de Jean XXIII et de Jean Paul II, une amie Facebook me pose cette bonne question.28/04/2014
Du blogue de Jacques Gauthier

 Je partage pour lui répondre ce que j’ai écrit aux mots "canonisation", "saints" et "sainteté" dans mon  Petit dictionnaire de Dieu.
Mais d’abord, une remarque. Nous sommes tous appelés à la sainteté par notre baptême, ce qui ne veut pas dire que nous serons canonisés. La sainteté découle de notre être baptismal, la canonisation est une reconnaissance de l’Église envers l’un de ses membres.

La sainteté des gens ordinaires
Lorsque nous regardons de quoi nos journées sont faites, nul d’entre nous pense mériter une canonisation. On confond trop souvent canonisation et sainteté. Il ne s’agit pas de vouloir « monter sur les autels » à coup de volonté et de pénitences, mais de descendre dans notre humanité et de nous laisser envahir par l’amour du Christ pour qu’il sanctifie tout ce que nous faisons.
Si l’habit ne fait pas le moine, la canonisation ne fait pas tous les saints. Plusieurs demeurent anonymes. La sainteté ne fleurit pas seulement dans les cloîtres, elle est assise au seuil de nos maisons, habite avec les gens de notre rue. Madeleine Delbrêl l’a bien montré dans La sainteté des gens ordinaires : « Il y a des gens que Dieu prend et met à part. Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse, qu’il ne retire pas du monde. Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté. Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné. »
 
Dans son livre Libérez Barabbas, Gilbert Cesbron écrivait : « Il n’y a pas orgueil à vouloir être un saint : c’est seulement l’instinct de conservation de l’âme. » Les saints ne sont pas des héros qui gagnent la vie éternelle par la force des poignets ; ils se laissent vaincre par l’amour du Christ. Ils sont ceux et celles en qui Dieu fait tout. En rencontrer un, c’est découvrir Dieu. « Les saints n’ont pas tous bien commencé, mais ils ont tous bien fini » (Curé d’Ars).

Tous appelés à la sainteté
Le concile Vatican II a mis la sainteté à l’honneur en affirmant que « tous sont appelés à la sainteté », parce que tous sont appelés à la miséricorde. La sainteté n’est donc pas destinée à une élite, auréolée ou non. Elle n’est pas d’abord une question de perfection et d’équilibre psychologique, mais d’accueil et d’amour. Elle n’est pas un luxe réservé à quelques-uns, mais un don à accueillir librement. La sainteté n’est pas une décoration pour services rendus, elle est une grâce donnée, même aux sans-grades. On ne l’acquiert pas par ancienneté, comme on devient patron d’une entreprise ou colonel dans l’armée, puisque des prostituées, des malades, des enfants nous précèdent dans le royaume des cieux. Elle ne rime pas nécessairement avec équilibre humain et perfection morale, puisqu’elle rend fou d’amour, de cette folie de la croix qui scandalise les bien-pensants. Elle n’est pas un sport où triomphent les plus forts, mais une histoire sacrée où les humbles et les petits sont comblés par la miséricorde de Dieu. Elle révèle ce que nous sommes : des enfants bien-aimés du Père, sauvés dans le Fils et sanctifiés par l’Esprit. Elle n’est pas mainmise, mais lâcher-prise. On ne peut la saisir qu’avec des mains vides et un cœur d’enfant.

Thérèse de Lisieux de Lisieux a démocratisé la sainteté par sa petite voie de confiance, accessible à tous. Elle ne gravit pas la montagne de la perfection, mais elle prend l’ascenseur de l’amour que sont les bras de Jésus. Être saint, pour elle, c’est s’ouvrir aux flots de tendresse qui sont renfermés en Dieu, s’abandonner à sa miséricorde infinie, consentir à se laisser consumer par cet amour purifiant et transformant dans les petits riens de la vie ordinaire. La sainteté est alors notre faiblesse humaine noyée dans la miséricorde divine. Accueillie comme une grâce, même dans la nuit la plus noire, notre fragilité devient un moyen de nous offrir totalement à l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit. Il s’agit beaucoup plus de descendre dans nos faiblesses et pauvretés que de monter vers Dieu par nos mérites et nos vertus.

Et si la sainteté se nichait dans cet accueil du plus petit ! « Qui vous accueille m’accueille moi-même, et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé » (Matthieu 10, 40).

 Extraits de mon Petit dictonnaire de Dieu (Novalis).
 

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