Bel hommage de Steven Gunnell à son ami Quentin Elias, décédé le 25 février, dans un entretien au Figaro. « La surprise d’une pépite, là où on ne l’attendrait pas », commente le blogueur Koz.10/03/2014
Comme Quentin Elias, l'ex-leader du boys band français Alliage, décédé le 25 février dernier, a été victime volontaire d'un système… « Par orgueil, par naïveté, par manque de sagesse… ».
Aujourd’hui Steven Gunnell, est marié, père de deux enfants, bien loin de cette période Alliage, des frictions, des rivalités et des tensions qui l’opposaient à son ami avant leur grande réconciliation le soir de Noël en 2008. Face à la manipulation dont son hommage vidéo sur Facebook est victime, il sort de son silence pour évoquer son ami disparu et revenir sur la gloire fulgurante, parfois destructrice, de ces groupes éphémères mais surtout … parler de sa vraie renaissance dans l’amour de Dieu !
Voici quelques extraits :
« … J'étais … assez abîmé par le succès, grisé par la notoriété, l'argent qui coulait à flots, avec en même temps la tension de devoir prouver qu'on n'était pas que des «boys band», un produit commercial artificiel, qu'on savait vraiment chanter, que nous avions un talent qui ne demandait qu'à croître… Tout à coup, tout ça s'effondre. Du jour au lendemain, tu n'es plus une star, avec son garde du corps, mais un has been, un looser. Même de te connaître, ça craint… Un jour le monde dans lequel tu vis se fissure, tout ça éclate et tu te rends compte que tu étais dans une bulle, une illusion, et que la vie, c'est pas ça. J'ai sombré… »
Puis un conseil de sa mère sauve Steve du désespoir : « Quand tu étais petit, tu avais la foi. Retrouve-la». Certaines vertus sauvent: j'ai obéi. J'ai poussé la porte d'une petite église, à Piccadilly Circus. Juste une croix au mur, le tabernacle, quelques bougies. J'ai senti soudain un immense relâchement de tout mon être, un repos indescriptible. Je n'ai rien vu, rien entendu, mais j'ai su. Qu'il y avait quelque chose, ou plutôt quelqu'un de plus grand, de plus vrai que tout ce en quoi j'avais cru avant. Dieu a refait mon âme, il a rendu toute chose nouvelle, comme dans l'Apocalypse… ».
« … J'ai commencé à lire la Bible, et je me suis rendu compte que la plus grande part de ce qui avait pu me toucher dans les livres de pseudo spiritualité, ils l'avaient pris dans la Bible. Le Livre de la Sagesse m'a bouleversé, moi qui en avais tellement manqué. L'enfant qui a délaissé ses parents oublie même qu'un jour il a eu des parents. Moi, avec Dieu, c'était pareil. J'avais oublié qu'il m'aimait… ».
Aujourd’hui Steven Gunnell sait que son ami Quentin Elias « a rejoint Dieu et qu'il se repose dans sa lumière ». Il est convaincu qu'il a enfin trouvé « la gloire qu'il a cherchée toute sa vie. Une autre gloire que la gloire humaine », et espère que son ami est aujourd’hui « dans une grande paix et qu'il a enfin trouvé ce que l'on cherche pendant toute sa vie, l'amour ».
Enfin, à tous ceux qui, comme lui et comme Quentin, et comme tant d’autres jeunes, s'embarquent sur l'Ile de la tentation… il recommande : « construisez-vous d'abord. Contrairement à ce que j'entends depuis toujours, ce ne sont pas les expériences qui nous construisent… Au lieu d'aller dehors, rentre en toi-même: c'est au cœur de l'homme qu'habite la vérité ».
Dans toute cette histoire que raconte Steven Gunnell dans Le Figaro, comment ne pas répercuter ici la réaction de Koztoujours qui voit dans ces deux destins parallèles – celui de Quentin Elias et de Steven Gunnell – un parfum de parabole : « Un homme avait deux fils..
« Le web charrie son monceau d'aigreur et de médiocrité. Et puis, au milieu du torrent, la surprise d'une pépite, là où ne l'attendrait pas. … J'ai lu l'interview de Steven Gunnell comme on travaillerait une pépite », commente-t-il.
Il y a tout dans l'histoire que raconte Steven Gunnell :
Il y a l’amour d’une mère : « … Une mère inquiète pour son fils et qui, chaque jour, va prier pour son fils. Une mère qui lui donne ce conseil simple, mystérieux et inspiré… »
Il y a l'humilité : « Certains vertus sauvent : j'ai obéi". Voilà qui est dit simplement. "Certaines vertus sauvent // J'ai obéi". L'obéissance, vertu chrétienne, n'a pas la cote. On n'en voit que la soumission. Elle offre pourtant ce bénéfice : l'oubli de soi, véritable antidote dans le cas présent, quand un autre a sombré dans le culte de lui-même. »
Il y a la grâce : « Steven Gunnell a poussé la porte d'une petite église… Peut-être a-t-il retrouvé un peu de son enfance, une atmosphère ? Peut-être, comme d'autres, s'est-il senti de retour à la maison… »
Il y a la réconciliation : « Dix ans après s'être quittés, Steven Gunnell a choisi d'écrire à Quentin Elias, pour se réconcilier. Cette démarche, qui paraît absurde, incongru et peut-être impossible à certains, est bien celle d'un artisan de paix… ».
Il y a l'espérance : « … Il y avait deux hommes : l'un a construit sa maison sur du roc, l'autre sur du sable. Mais même chez celui qui s'est abimé dans la plus évidente superficialité il y avait un homme qui méritait d'être connu, celui qui s'est livré dans sa réponse à Steven Gunnell… Au-delà même de Quentin Elias, il y a l'ensemble du groupe Alliage… C'était Alliage hier, et il y en a d'autres aujourd'hui, à ne pas condamner trop vite, à ne pas condamner du tout. ».
Et puis il y a la sagesse : celle qui consiste à rejeter « avec acuité le discours ambiant pour délivrer les mots justes, ceux qui font grandir authentiquement, empreints d'une bienveillance sincère… ».
En image : La renaissance de Steven Gunnell dans l'amour de Dieu