Cette photo du camp de Yarmouk, au sud de Damas montre des milliers réfugiés syriens faisant la « queue » pour de la nourriture. Parmi eux une quantité d’enfants, premières victimes des atrocités et souffrances de trois années de guerre.28/02/2014
Le désespoir des civils montré sur cette photo est emblématique de la souffrance que vivent des millions d’autres personnes poussées, en Syrie, à quitter leurs maisons pour fuir les horreurs d’une guerre qui entrera bientôt dans sa quatrième année. Depuis octobre dernier, dans le camp de Yarmouk, plus d’une centaines de personnes sont mortes de pénurie alimentaire et de manque de soins.
Il y a cinq ans, la Syrie était le deuxième pays au monde pour l'accueil des réfugiés. Aujourd’hui, avec 2,4 millions de réfugiés, les Syriens sont en passe de dépasser les Afghans et de devenir les réfugiés les plus nombreux dans le monde, indiquait ces jours-ci le Haut Commissaire de l'ONU aux réfugiés, Antonio Guterres, devant l’assemblée générale de l’ONU.
Quelque 9,3 millions de Syriens, soit près de la moitié de la population, ont besoin d'aide, dont 6,5 millions d’entre eux ont dû quitter leur maison, tout en restant dans le pays. Et le conflit a déjà fait plus de 100,000 morts et 600,000 blessés, rapporte de son côté L’Osservatore Romano.
Le quotidien du Saint-Siège cite un terrible diagnostic de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) présenté le 26 février à l’assemblée générale des Nations unies. Le système sanitaire syrien est désormais au bord de l’effondrement. Les hôpitaux sont endommagés, l’assistance fait cruellement défaut et le risque d’épidémies devient de jour en jour plus concret. Parmi les plus touchés figurent les enfants, qui n’ont même à présent plus accès aux vaccins, rapporte l’OMS.
La crise actuelle a également provoqué des déplacements massifs au niveau régional. Dans les pays voisins de la Syrie, le nombre croissant de réfugiés, qui est prévu d’atteindre 4,1 millions d’ici la fin 2014, a mis à rude épreuve les communautés d’accueil en termes d’infrastructures et de ressources.
Le 24 février dernier, L'UNICEF, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Mercy Corps, Save the Children et World Vision ont lancé un vibrant appel au grand public, lui demandant d'exprimer son indignation face à l'impact catastrophique du conflit syrien sur les enfants et aux conséquences alarmantes à long terme qu'aurait la perte d'une génération entière. « Des enfants ont été tués, arrêtés, enlevés, torturés, mutilés, victimes de violences sexuelles et recrutés par des groupes armé », a rappelé la secrétaire générale adjointe pour les Affaires humanitaires, Kyung-Wha Kang.
Cet appel à l'action est destiné à tous ceux qui ont la responsabilité et les capacités de mettre un terme à la souffrance des enfants ainsi que de préserver leur avenir.