L’ancien gouverneur militaire de Paris, engagé aux côtés de la Manif Pour Tous, écrit au capitaine Caillon, auteur d’un article dans lequel il désigne les Veilleurs comme des « adversaires ».27/02/2014
Recadrage en règle dans les rangs de la gendarmerie ! Suite à un article – « Une veillée avec les veilleurs » – diffusé dans la revue de la Saint-Cyrienne, Le Casoar, le général d’armée Bruno Dary a adressé une réponse plutôt tranchante à l’auteur du texte. Ce dernier, le capitaine Cédric Caillon, y décrit par le menu la stratégie employée pour « contraindre un adversaire non-violent tout en respectant la loi », comprenez « les veilleurs ».
Dans cet article de trois pages, le capitaine Caillon, qui commande actuellement un escadron de gendarmerie mobile, évoque le rassemblement de veilleurs place du Palais Royal. Leur attitude, « initialement neutre voire bienveillante devint franchement hostile à notre action », écrit-il. « Plusieurs d’entre eux, se présentant comme des avocats, nous menacèrent de poursuites judiciaires » ; certains demandaient « à mes militaires de désobéir “à des ordres injustes” ».
« Adversaires » : c’est le terme qu’il emploie pour désigner les veilleurs, ces personnes « majoritairement catholiques » qui se regroupent « devant des lieux symboliques afin de protester contre la loi Taubira ».
C’est pour calmer « le tsunami » provoqué par cet article que le général Dary, dont l’« engagement auprès des organisateurs de “La Manif pour tous” n’est un secret pour personne », a décidé de lui répondre (cf. article publié par la Saint-Cyrienne).
« Mon capitaine et cher camarade », commence-t-il, « votre introduction est surprenante : appeler d’emblée “adversaires” des Français – et de plus des veilleurs, dont chacun a pu reconnaître et même admirer le calme et l’esprit pacifique – il faut quand même oser ! N’oubliez pas que voici un peu plus de 10 ans, à Saint-Cyr, vous et vos camarades, vous êtes engagés pour défendre, au péril de votre vie, la France et sa population, dont les veilleurs font partie ! ».
« Vous vous interrogez – et c’est bien – sur le fondement légal de vos ordres, mais malheureusement de façon quelque peu binaire », ajoute-t-il encore. « L’expérience nous a appris et vous apprendra que la vie ne se règle pas – simplement entre le bien et le mal, les bons et les méchants, les justes et les injustes, etc. Un ordre peut être tout à fait légal, alors que les procédés de sa mise en œuvre sont non réglementaires ; et on peut recevoir une mission aux marges de la légalité et la remplir avec discernement et humanité, simplement guidé par sa conscience ! »
Avec une conclusion cinglante : « Vous semblez tirer gloire de votre manœuvre face à des manifestants pacifiques, dont l’illégalité de la présence reste à prouver…. Sachons en toutes choses rester modestes, et je vous renvoie à vos classiques, car « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! ».