C’est l’histoire d’une rencontre entre un jeune chercheur de Dieu, et Dieu qui l’attendait depuis toujours. Pourtant rien ne prédisposait Victor, 17 ans et un sourire sympathique, à suivre le chemin de la foi. Dernier de trois enfants dont aucun n’est baptisé, il grandit en Seine-Saint-Denis. "Mes parents ne sont pas pratiquants mais sont très ouverts", confie volontiers à Aleteia le lycéen scolarisé dans une institution dominicaine située près de chez lui.
Un choix d’établissement déterminant pour le jeune homme, enthousiaste et curieux de tout. Dès le primaire, l’Esprit de Dieu se faufile à travers cet appétit de connaissances, à travers ses amis croyants, à travers la pastorale de l’établissement, notamment de l’aumônier. "Il venait chaque mois raconter les évangiles dans la classe", se souvient le futur élève de Terminale, encore "marqué" par ces récits, et par les jours de fêtes liturgiques. "Le mercredi des cendres, mes copains avançaient et le prêtre leur mettait des cendres sur le front", poursuit Victor qui sur le moment "ne comprend pas tout mais regarde tout ça avec de grands yeux". "Je trouvais ça beau, mais j’avais ce truc en moi qui voulait savoir ce que c’était."
Lourdes, une révélation
En octobre 2022, il part à Lourdes avec une centaine d’autres élèves de seconde, pour le pèlerinage annuel réunissant tous les établissements dominicains. Une révélation. En binôme avec un autre lycéen, il pousse le fauteuil d’une vieille dame au gré des événements du sanctuaire. L’occasion pour Victor de s’émerveiller de la beauté de la liturgie, des cérémonies XXL, de la procession aux flambeaux… Mais aussi des petits gestes quotidiens bouleversants de solidarité. Au fil des jours, le jeune pèlerin savoure ce "retour aux sources et à quelque chose de simple et de moins connecté".
Un soir, Victor assiste à une messe à la grotte, concélébrée par l’ancien aumônier de son établissement. Lors d’une cérémonie quelques temps avant, ce prêtre, le voyant approcher les bras en croix pour la communion, lui avait demandé "s’il ne voulait pas se faire baptiser". À l’issue de la célébration, le cœur en joie mais traversé de mille questions, Victor rejoint Pauline, l’animatrice en pastorale et lui dit : "J’aimerais bien demander le baptême, j’aimerais en savoir plus sur la religion". Un nouveau chemin s’ouvre alors devant lui. À la suite du pèlerinage, encouragé par Pauline, et par ses parents qui sont "fiers de sa démarche", il entame une préparation aux sacrements au sein de son établissement avec une dizaine d’autres élèves.
"L’église a été mon refuge"
La préparation dure 18 mois. À partir de ce moment-là, Victor fait halte dans une église de Nogent-sur-Marne (94) en rentrant des cours. "À chaque fois que je passais devant j’avais envie d’entrer, je priais ou j’allais déposer une bougie. Mes prières, c'était pour moi, pour les autres. C’était important, surtout à cette période de l’adolescence où on se cherche, on se sent incompris. L’église a été vraiment mon refuge" se souvient-il. Le dimanche, tout seul, il assiste à la messe.
Au cours de la préparation au lycée, une animatrice propose aux futurs baptisés un choix d’objets (Bible, icônes…) qui les accompagneront dans leur vie de foi. Victor choisit un chapelet en bois : "C’est mon premier, je le garde précieusement" nous montre-t-il fièrement. "L’an dernier je l’avais toujours sur moi, ça me rassurait. Aujourd’hui j’en ai d’autres, ça me relie à Lourdes et à Marie."
Le matin de Pâques 2024, entouré de sa famille et ses amis, Victor reçoit le baptême et la communion dans sa paroisse de Rosny-sous-Bois (93) "avec six autres personnes". "L’église était remplie. C’était une très belle cérémonie !" s’enthousiasme le jeune baptisé, qui se prépare à la confirmation dans la foulée. Accompagné de sa marraine, une amie d’enfance âgée de 17 ans, et de son parrain, un lycéen qu’il apprécie beaucoup, il reçoit le sacrement de la confirmation le 16 juin dernier en la cathédrale de Créteil. Aujourd’hui, Victor a intégré l’équipe catéchuménat de sa paroisse. "On prépare l’année prochaine. Je ne connais pas grand-chose mais mon objectif c’est d’aider", souligne Victor avec humilité. Sur sa table de chevet, la Bible. "Je la lis par petits bouts… Quand je ne comprends pas, je regarde sur Internet."
