"Nous ne devons pas garder Jésus pour nous. Ce que vous avez entendu, touché et goûté, vous devez le partager avec les autres !" Les mots du cardinal Antonio Tagle, pro-préfet du dicastère pour l'Évangélisation, ont résonné avec force dimanche 21 juillet lors de la messe de clôture du 10e congrès eucharistique national dans le Lucs Oil Stadium d’Indianapolis (États-Unis). Après quatre jours à vibrer au rythme de temps d’adoration du Saint-Sacrement, de témoignages et de temps de louange et d’action de grâce, les fidèles américains ont été envoyés en mission.
Soulignant que Jésus était un don du Père, il a exhorté les participants à voir leur propre vie et le monde à travers le prisme du don. "Nous devons toujours nous regarder nous-mêmes, les personnes, les objets, le travail, la société, les événements et la création sous l'angle du don", a-t-il assuré, mettant en garde contre le risque d’égocentrisme et de mollesse si cette dimension du don disparaissait. Parce que les catholiques sont conscients de l’amour infini du Christ pour les hommes, ils ont la responsabilité de "ne pas garder Jésus pour eux". "Ce n’est pas un comportement de disciple", a-t-il martelé.
Nous croyons que Dieu désire renouveler son Église, et que ce renouveau se fera à travers vous.
Évêque de Crookston (Minnesota) et président du comité d’organisation, Mgr Andrew Cozzens a également eu des mots très forts en conclusion du congrès : "Nous croyons que Dieu désire renouveler son Église, et que ce renouveau se fera à travers vous. Et qu’en renouvelant son Église, il renouvellera le monde." S’adressant aux participants, l’évêque les a mis au défi d’enflammer le monde en les envoyant en mission : "Que se passerait-il si chacun de vous pensait à une personne de sa connaissance éloignée de la foi, et que vous décidiez de prier pour elle, de vous lier d’amitié avec elle, puis de l’inviter à faire un pas de plus vers Jésus et son Église ? Que se passerait-il si 70 millions de catholiques faisaient cela ? Ma question est : le ferez-vous ?", les a-t-il interpellé.
"Le temps est venu de devenir des missionnaires de l’Eucharistie", a résumé Mère Adela Galindo, fondatrice des Servantes du Cœur de Jésus et de Marie. "Comme la Vierge Marie, nous devons aller à la conquête de nombreux cœurs pour le Sacré-Cœur de Jésus dans l’Eucharistie." et la religieuse de conclure : "Il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre dans la vie de l’Église."
Loading
Cet événement, le premier dans le pays depuis quatre-vingt-trois ans, s’inscrit dans une vaste initiative de "réveil eucharistique" lancée par la Conférence épiscopale des États-Unis (USCCB) en 2022 et dont le congrès eucharistique est le point d’orgue. Il a été précédé par un incroyable pèlerinage eucharistique à travers tout le pays. Dimanche de Pentecôte, quatre processions eucharistiques sont parties des quatre points cardinaux des États-Unis afin de rejoindre Indianapolis pour le congrès. Ces quatre trajets ont formé une croix en traversant 27 États et 65 diocèses, soit 10.000 kilomètres.
Au départ de la réflexion des évêques sur le "réveil eucharistique" se trouve les résultats désastreux d'une enquête montrant un déclin de la croyance des catholiques en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Dans cette enquête, 69% des catholiques du pays y considéraient que le pain et le vin consacrés lors de la messe étaient de simples symboles de la présence du Christ, quand seulement 31% d'entre eux y voyaient bien son véritable corps et son sang. Passé le choc de ces résultats, l'idée d'un "Réveil Eucharistique” a notamment été lancée par Mgr Robert Barron, l'un des prédicateurs américains les plus connus et actuel évêque du diocèse de Winona-Rochester (Minnesota), qui était alors évêque auxiliaire de Los Angeles. À Indianapolis en tout cas, nul doute que les quelque 50.000 fidèles présents sont désormais réveillés et pourraient bien, à leur tour, enflammer le pays.