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Le plus beau cadeau à offrir pour un anniversaire de mariage

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Mathilde de Robien - publié le 22/07/24
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Dire "je t’aime" à son mari ou à sa femme n’est-il pas le plus beau cadeau que l’on puisse lui offrir ? Une parole performative qui engage et réalise le don de soi.

"Je t’aime", trois mots que vous ne prononcerez plus de la même manière ! Si le calendrier des anniversaires de mariage – de coton, d’étain, de porcelaine… – donne de nombreuses idées de cadeaux, il en est un très simple et très beau, c’est de dire "je t’aime" à son mari ou à sa femme. Trois mots qu’un couple s’échange facilement lors des premières années de mariage mais qui se font de plus en plus rares au fur et à mesure que le temps passe. Ils sont pourtant une manière de renouveler le "oui" initial promis le jour de leur mariage. "Ce renouvellement est quelque chose de très important", souligne le père Paul Habsburg. "Après trois, cinq, 15 ou 40 ans, je ne suis plus la même personne, et l’autre non plus. C’est une bonne habitude de renouveler consciemment mon "oui" à la personne que j’ai devant moi."

Trois mots qui sont bien plus que des mots en réalité : ils invitent à l’action, mieux, ils sont "action" ! "Je t’aime" est une parole performative, c’est-à-dire qu’elle réalise une action par le fait même de son énonciation, à l’instar de la parole créatrice de Dieu "que la lumière soit" ou de la formule sacramentelle du prêtre "je te baptise". "Je t’aime" est à la fois engagement et don de soi. La personne à qui on dit "je t’aime" reçoit donc deux cadeaux inestimables : la promesse d’un amour durable, et le don de l’autre.

Je t’aime = je veux t’aimer

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, aimer n’est pas une affaire de sentiments mais de volonté. Le mariage n’est pas la résultante d’une réciprocité de sentiments amoureux, aussi forts soient-ils, mais le fruit d’une décision. Que l’on ait 10, 20 ou 30 années de mariage, la question n’est donc pas de savoir si on aime l’autre, mais si on "veut" continuer à l’aimer. Dire "je t’aime", c’est donc réaffirmer sa décision d’appartenir à une seule et unique personne. Pour la vie. Autrement dit, c’est une parole qui engage !

"Nous ne pouvons pas nous promettre d’avoir les mêmes sentiments durant toute la vie", souligne le pape François dans Amoris Laetitia. "En revanche, nous pouvons avoir un projet commun stable, nous engager à nous aimer et à vivre unis jusqu’à ce que la mort nous sépare, et à vivre toujours une riche intimité. L’amour que nous nous promettons dépasse toute émotion, tout sentiment et tout état d’âme, bien qu’il puisse les inclure. C’est une affection plus profonde, avec la décision du cœur qui engage toute l’existence."

"Rien de cela n’est possible si l’on n’invoque pas l’Esprit Saint."

À vue humaine, cela semble difficile. Mais l’amour qui dure est favorisé par la grâce du sacrement de mariage, à travers lequel Dieu est présent au cœur du couple. Le pape François invite à invoquer l’Esprit saint pour faire tenir son couple dans la durée : "Rien de cela n’est possible si l’on n’invoque pas l’Esprit saint, si l’on ne crie pas chaque jour pour demander sa grâce, si l’on ne cherche pas sa force surnaturelle, si l’on ne le lui demande pas en désirant qu’il répande son feu sur notre amour pour le consolider, l’orienter et le transformer dans chaque nouvelle situation".

Je t’aime = je me donne à toi

"Aimer signifie vouloir le bonheur de l’autre, s’offrir soi-même pour le bien de l’autre", prêchait Karol Wojtyla en 1954 lors d’une retraite de préparation au mariage. Aimer, c’est se donner. Quel plus beau cadeau que de faire don de sa personne ?! Un don auquel tout homme est appelé, car c’est en se donnant que l’homme accomplit son humanité. "L’homme ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même", affirment les pères du Concile Vatican II, dans la lignée des travaux de Karol Wojtyla (Gaudium et Spes, 24). Le mariage est un des lieux par excellence où l’homme est appelé à se donner. Corps et âme. Non seulement, l’homme, créé à l’image de Dieu, est fait pour aimer et être aimé, mais c’est aussi le seul moyen, selon le futur pape Jean Paul II, de "s’extirper de la coquille de l’individualisme et de l’égocentrisme".

"Plutôt que d’être quelqu’un qui aime, il faut s’efforcer, pour l’autre, d’être amour."

C'est aussi ce qui conduit au bonheur. "Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donner gratuitement, aimer jusqu’au bout. Cette dépossession de soi - œuvre de longue haleine - est épuisante et exaltante", reconnaît le pape Jean Paul dans son discours aux jeunes de France en 1980. "Elle est source d’équilibre. Elle est le secret du bonheur."

Le don de soi, le cadeau ultime. "Qui aime vraiment son conjoint ne l'aime pas seulement pour ce qu'il reçoit de lui, mais pour lui-même, heureux de pouvoir l'enrichir du don de soi", écrit Paul VI dans Humanae Vitae lorsqu’il dépeint les caractéristiques de l'amour conjugal. Le don de soi dans le mariage recouvre la réalité intégrale de la personne, invitée à donner tout son être (et pas seulement son écoute, son temps, son pardon…). "Plus l’amour d’une âme est grand, plus cette âme est parfaite en ce qu’elle aime. Elle devient, si l’on peut ainsi parler, tout amour", disait saint Jean de la Croix. C’est ce à quoi sont appelés les époux. Plutôt que d’être les auteurs de l’amour, ils sont appelés à être l’amour. "Plutôt que d’être quelqu’un qui aime, il faut s’efforcer, pour l’autre, d’être amour, à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est Amour (cf. 1Jn 4,8)", souligne en ce sens le père Stéphane Seminckx dans son livre Créés pour se donner (Téqui). Plus qu'un cadeau, une manière d'aimer!

Sept habitudes à prendre pour faire durer son couple :

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