Sorti de terre entre 1523 et 1524, la Ermita del Rosario, modeste sanctuaire qui ne mesure que 5 mètres de large et 20 mètres de long, mérite pourtant d’être considéré comme un grand lieu du christianisme puisqu’il est incontestablement un des berceaux de l’évangélisation espagnole en Amérique.
Imaginé par Martín de Valencia, frère franciscain espagnol, cet ermitage qui se trouve aujourd’hui à La Antigua, Veracruz, au Mexique est rapidement devenu après son érection non seulement un lieu de prière, mais aussi un lieu de rencontre entre deux cultures à l’époque de la colonisation espagnole. Jugez plutôt. Avec onze autres missionnaires et aidé par les indigènes Totonaques, le frère Martín de Valencia a construit cet édifice en mêlant l’architecture espagnole et des techniques de construction locales, telles que l’utilisation de la colle à base de bave d’escargot, de cactus, d’eau de mer, de chaux calcinée et de miel d’abeille.
Plusieurs dédicaces
L’édifice devient le premier endroit d’initiation à la foi catholique pour les indigènes et d’apprentissage des langues autochtones pour les missionnaires. Au fil du temps, l’ermitage fut dédié à plusieurs figures : d’abord à saint Jacques, ensuite au Christ du Calvaire et plus tard à la Vierge du Rosaire, d’où son nom actuel. Aujourd’hui la Ermita del Rosario demeure un lieu de prière, où les croyants peuvent toujours se recueillir et assister à la messe dominicale.
Il est remarquable que le christianisme en Amérique ait commencé dans ces murs modestes. Aujourd’hui, près de 98 millions de Mexicains se déclarent catholiques et près de la moitié des catholiques du monde se trouve en Amérique (48% selon l'Annuaire pontifical 2022, ce qui correspond à 652,8 millions de personnes). Malgré son apparence modeste, la Ermita del Rosario a donc eu un immense impact et a été un témoin privilégié des premiers pas du christianisme sur le continent américain.