"Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus" écrit l'Apôtre dans sa deuxième lettre aux Thessaloniciens (2 Th 3, 10). Procrastine celui qui, littéralement, remet tout au lendemain sans se préoccuper des soucis de ce jour. Prise ainsi, la procrastination est la porte ouverte à l'oisiveté et au mal qu'elle entraîne, la paresse. De concession en fainéantise, elle finit souvent par mener à un mal bien plus grave : cette paresse spirituelle que l'on nomme acédie. La Bible, d'ailleurs, regorge d'invectives qu'elle adresse aux paresseux : "Les désirs du paresseux le tuent, car ses mains refusent de passer à l’acte. Au long du jour, il va de désir en désir, tandis que le juste donne sans compter" (Pr 21, 25-26). C'est là, aussi, le mal du serviteur de la parabole qui enterre le talent que lui a confié son maître sans l'avoir fait fructifier : "Ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !" (Mt 25, 30).
Le découragement n'est autre que le fruit pernicieux de l'acédie, ce péché qui vient du Malin et qui force l'âme à se recroqueviller sur elle-même et à se détourner de Dieu. Pour y faire face, encore peut-on redire d'un cœur généreux la prière des scouts attribuée à saint Ignace de Loyola : "Seigneur Jésus, apprenez-nous à être généreux, à vous servir comme Vous le méritez, à donner sans compter, à combattre sans souci des blessures, à travailler sans chercher le repos, à nous dépenser, sans attendre d’autre récompense, que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté. "