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Écoles, paroisses… Des Parisiens se mobilisent pour faire échec à un PLU qui les inquiète

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Vue aérienne de Paris depuis la Tour Montparnasse (VIe arrondissement). Au premier plan le Collège Stanislas.

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Anne-Sophie Retailleau - publié le 29/02/24
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À Paris, plusieurs établissements privés sous contrat pourraient souffrir des dispositions contenues par le Plan Local d'Urbanisme (PLU) en cours de révision. Des milliers de Parisiens ont manifesté leur colère et leur inquiétude sur le site de l'enquête publique organisée par la Ville.

"Inadmissible", "impensable", "une aberration". Les critiques pleuvent sur le site de l’enquête publique ouverte par la Ville de Paris concernant son Plan Local d’Urbanisme (PLU) en cours de révision. Pour atteindre son objectif de 40% de logements sociaux ou abordables d’ici 2035, la Ville a prévu dans son PLU le "pastillage" de bâtiments qui, en cas de travaux d’extension, devront tout ou partie être affectés à la construction de logements publics (article UG.1.5 du tome 1 du règlement PLU). Problème : parmi ces 937 nouvelles parcelles identifiées par la Ville, plusieurs sont des terrains qui abritent des écoles privées, ou des associations caritatives.

11.000 contributions

En particulier, sept établissements privés sous contrat figurent sur la liste, dont certains accueillent même plusieurs centaines d’élèves. Ce pastillage impliquerait pour les propriétaires, en cas de travaux de "restructuration lourde", d’extension, de surélévation ou de nouvelle construction, d’affecter 30 à 100% de la surface des bâtiments à la création de logements sociaux ou de logements en bail réel solidaire (BRS).

La direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC), tenue tardivement au courant du projet, a dénoncé auprès d'Aleteia l’opacité de la procédure, qui doit aboutir à un vote définitif du PLU par le conseil de Paris d’ici décembre 2024. Elle a donc appelé les chefs d’établissement concernés, les parents d’élèves, les enseignants et le personnel à participer à l’enquête publique ouverte par la Ville afin de protester contre le plan d’urbanisme. Pas moins de 11.000 contributions ont ainsi été déposées sur le site de l’enquête publique, qui doit se clore le 29 février.

Parmi elles, se lisent de nombreux messages demandant le retrait du pastillage des sept établissements privés. Certains s’inquiètent de la possibilité, si le PLU était adopté, de pouvoir effectuer les travaux de rénovation nécessaires à l’accueil des élèves, qui pourraient entraîner dès lors l’attribution d’une partie des locaux à la création de logements. "L'éducation de la jeunesse doit rester une priorité absolue", peut-on lire par exemple sur le site. "Imposer des logements sociaux là où une école a besoin de construire des classes ou des équipements éducatifs est un non-sens." D’autres encore soulèvent l’ineptie qui consisterait à opposer mission d’éducation et accès aux logements pour les plus démunis.

Des presbytères et des congrégations affectés

Sans compter les terrains "pastillés" sur lesquels se trouvent des presbytères ou des congrégations, qui y tiennent des activités caritatives et d’action sociale souvent cruciales pour les plus démunis de leur quartier. C'est en particulier le cas du presbytère de la paroisse sainte Jeanne de Chantal (XVIe), où plusieurs activités en faveur des personnes sans-abri sont organisées par l'association Aux captifs la Libération ou encore "Hiver Solidaire". Les locaux de la paroisse Notre-Dame d'Auteuil (XVIe), également "pastillés" par la Ville de Paris, hébergent le centre Corot Entraide, où sont accompagnés plus de cent jeunes en grande difficultés d'insertion. Dans le Xe arrondissement, c'est encore le dispensaire des Servantes des Pauvres assurant des soins infirmiers aux plus précaires qui est concerné par le PLU. À ces trois adresses, la Ville imposera la création de logements sociaux sur 75 à 100% de la surface en cas de travaux d'aménagement. C'est aussi le cas du couvent des Dominicaines du Très-Saint-Rosaire, situé rue Taine, dans le XIIe arrondissement de la capitale.

Face à l’hostilité d’une partie des Parisiens, la mairie de Paris s'est défendue auprès du Parisien de vouloir "transformer immédiatement des collèges en logements sociaux", et a assuré à ces établissements la possibilité d’effectuer sans problème les travaux de mise aux normes nécessaires à leurs activités. Mais sa réponse n’a pas convaincu l’opposition, ni rassuré les responsables des établissements. Aurélien Véron, élu de l’opposition (Changer Paris) à la Ville, considère quant à lui que les dispositions allaient au contraire constituer "une épée de Damoclès" au-dessus de ces écoles. "Les propriétaires ne voudront plus faire de travaux et préféreront abandonner l’établissement", a-t-il encore expliqué au Parisien. Le projet n'indique pas par ailleurs la nature et l'ampleur des travaux qui peuvent entraîner l'affectation des bâtiments "pastillés" à la création de logements sociaux.

Il reste encore une journée pour manifester son opposition au PLU sur le site de l’enquête publique ou dans les mairies d’arrondissement. À Paris, ce sont près de 40% des élèves qui sont scolarisés dans des établissements privés sous contrat. Il en existe une centaine, tous niveaux confondus, répartis sur le territoire intra-muros. 

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