"Je te bénis, mon Créateur, pour la merveille que je suis. Tous ces trésors, au fond de moi, que tu as mis sans faire de bruit" chante-t-on parfois à la grand-messe, le dimanche. Souvent confondue avec l'humilité, dont elle n'est pourtant pas le pendant, la comparaison est une tentation qui naît d'un vice : l'orgueil. Se comparer, ou se juger en permanence moins bon, moins beau, moins chanceux, ou moins intelligent qu'un autre, c'est en premier lieu se juger et prendre ainsi la place qui revient à Dieu. C'est penser, au fond, avoir moins de valeur que son frère et ouvrir la porte au péché qui y prend sa source : la jalousie. Il faut alors considérer avec humilité et gratitude les bienfaits et les grâces dont Dieu veut combler chacun de ses enfants.
Pour arrêter de se comparer aux autres en permanence, encore faut-il considérer avec reconnaissance les grâces que le Seigneur envoie à chacun pour savourer, c'est-à-dire se rendre compte de la saveur de ce que l'on a, afin de ne pas regretter ce que l'on n'a pas. Arrêter de se comparer aux autres, c'est rendre grâce pour redire, en toutes circonstances, avec Job, le bien-aimé de Dieu, "Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le nom du Seigneur soit béni !" (Jb 1, 21).