"Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t’aimer sur la terre, je n’ai rien qu’aujourd’hui !" chantait sainte Thérèse de Lisieux dans un poème. Cet aujourd'hui thérésien est celui qui ne connaît ni le remords, ni la crainte de l'avenir et qui s'abandonne aux mains de la Providence "comme un petit enfant contre sa mère" (Ps 130, 2). Rien ne jaillit de bon dans le ressassement du passé, qui n'a rien à voir avec la contrition douloureuse du pécheur qui se sait pardonné. Non : ressasser le passé, c'est manquer de gratitude pour le présent et de confiance pour l'avenir.
"À chaque jour suffit sa peine" nous enseigne le Christ dans son sermon sur la montagne (Mt 6, 34). Arrêter de ressasser le passé, c'est aussi se placer dans l'attitude confiante de celui qui se sait infiniment aimé car il ne craint plus le souvenir de ses fautes passées dont il sait qu'elles ont, déjà, été pardonnées. C'est aussi savoir remettre au Christ qui a souffert sa Passion pour chacun des enfants de Dieu, le poids de toute blessure que l'homme, seul, ne peut pas porter. C'est, enfin, "pardonner à ceux qui nous ont offensés" pour entrer, au soir de cette vie, le cœur léger et joyeux dans la paix du Royaume des Cieux.