"Tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu" proclame saint Paul dans son épître aux Romains (Rm 8,28, trad. Lemaistre de Sacy). L'Apôtre ne nous dit pas, bien sûr, que le bon Dieu envoie des épreuves à ceux qui ne l'aiment pas, mais que celui qui place le Seigneur aux commandes de sa vie trouve la clef de la joie, et de la joie éternelle. C'est ce que le Christ Lui-même enseigne à Son peuple dans la parabole que restitue l'évangile de saint Matthieu : "Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?" (Mt 6, 26). S'abandonner à la Providence est en effet le meilleur moyen de ne plus avoir peur de l'avenir, car Dieu pourvoit.
C'est l'abandon qui est la voie privilégiée de cette attitude évangélique, cette "petite voie" de l'enfance spirituelle dessinée par sainte Thérèse de Lisieux. Faire de Dieu son capitaine et son chef, en le plaçant, littéralement, à la tête de sa vie, ce n'est pas faire à l'aveugle le pari de la foi. Remettre à Dieu ses peurs, c'est intégrer la promesse que Jésus Lui-même a scellée avec son Église pour se rappeler, avec Thérèse, saint Paul et tous les saints, que "Tout est grâce".