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Vous reprendrez bien un peu de rugby ?

RUGBY-FRANCE-IRLANDE-AFP

Match France - Irlande du Tournoi des Six Nations, 2 février 2024.

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François Morinière - publié le 08/02/24
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Passée la Coupe du Monde, le rugby revient avec le Tournoi des Six Nations. Chargé par les évêques de France d’une mission d’accompagnement du monde du sport, François Morinière fait le point sur les forces en présence, et les vertus d’un sport de combat qui attire un public familial.

Nous avions commencé ce rendez-vous hebdomadaire en septembre dernier avec l’ouverture de la Coupe du Monde de rugby en France, qui se solda par le cuisant échec de la France en quart de finale. Et voici que le ballon ovale réapparaît avec le fameux Tournoi des Six Nations. 

Des moments culte

Créé en 1910, le Tournoi est la plus ancienne compétition de rugby au monde regroupant les quatre nations du Royaume-Uni et la France, avant que l’Italie ne les rejoigne en 2000. L’Angleterre et le Pays de Galles sont en tête au nombre de victoires avec 39 chacune devant la France, l’Irlande et l’Écosse, les Transalpins n’ayant jamais remporté la compétition. Ces week-ends de février et mars où les matchs se succèdent sont des moments culte pour les passionnés, et la ferveur se transmet de génération en génération. Chaque équipe vise le Graal à savoir le "Grand Chelem" qui vise à battre toutes les autres équipes, et éviter la honte absolue de remporter la piteuse "cuillère de bois" signifiant cinq défaites dans un même tournoi.

Les différentes équipes ont dû se remobiliser après des fortunes diverses à l’automne dernier. L’Angleterre est sortie ragaillardie après sa belle et inattendue demi-finale contre l’Afrique du Sud. À l’inverse, France et Irlande désignées comme favorites ont raté le rendez-vous mondial et doivent repartir vers le haut. Galles, Écosse et Italie ont évolué à leur niveau. Si on se fie au classement de la fédération internationale, les Irlandais pointent à la deuxième place et seraient donc favoris devant les Français quatrièmes et les Anglais cinquièmes. On peut aussi noter que les clubs anglais performent bien en Coupe d’Europe en ce moment, ce qui montre un regain de santé.

Douche froide

Du côté de la France, peu de choses ont changé depuis la fin de l’automne, puisque Fabien Galthié est resté au poste de sélectionneur, et nombre de joueurs de l’équipe sont des mondialistes. Le génie français Antoine Dupont est notre grand absent, car il a décidé de se consacrer au rugby à sept, en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024, puisque cette épreuve fait partie du programme. Il manquera forcément à ses camarades par son sens inné de l’attaque et son leadership. 

Le match d’ouverture contre l’Irlande a sonné comme une douche froide pour les tricolores, qui ont subi la plus lourde défaite (17-38) à domicile depuis la Première Guerre mondiale. Empruntés, en manque de repère et de vitesse, nos joueurs ont été emporté par le rugby "total" pratiqué par les joueurs au maillot vert. Au moindre sursaut au score, les Français ont subi de nouveau très rapidement les attaques huilées de leurs adversaires pour finir en une défaite inexorable. On a senti le collectif bien sonné, et il est probable que la mésaventure de l’automne a assez profondément fracassé la tête et les jambes du groupe. Attention à eux, car les voilà samedi invités à jouer au stade de Murrayfield à Édinbourg en Écosse, ou ils auront en face d’eux une équipe joueuse et talentueuse qui vient de signer une retentissante victoire à Cardiff au Pays de Galles, après près de vingt ans d’échecs. La France y a subi deux défaites assez récentes, et il faudra un tout autre engagement pour tenir le choc. 

Le petit jeu des pronostics

Au rayon des demi-surprises, l’Italie a fini par s’incliner face à l’Angleterre 24 à 27 après avoir livré un superbe match, ou l’on a senti toute la patte du remarquable entraîneur argentin Gonzalo Quesada qui vient de prendre les commandes de la  sélection italienne. Se livrer au petit jeu des pronostics pour la victoire finale est toujours délicat mais l’Irlande s’avance en grande favorite et visera un deuxième Grand Chelem d’affilée après celui réalisé en 2023. 

La clé sera donc d’abord la capacité des entraîneurs à mobiliser leur troupe, avec des joueurs qui pour certains ont très peu soufflé après la Coupe du Monde et peuvent donc être émoussés. Gare également aux blessures déjà nombreuses et à celles qui vont survenir lors des prochaines confrontations. Il faudra jouer sur les ressorts psychologiques de l’orgueil, de la confiance, et du défi physique toujours plus présent sur le pré.

Beauté du sport qui élève l’homme

N’oublions pas la version féminine de la compétition, créée en 1996, et qui regroupent les mêmes participants, et où l’Angleterre est largement en tête avec dix-neuf trophées sur vingt-huit éditions disputées. Sport magnifique de "combat à quinze", le rugby continue de toucher un public toujours plus large, avec une proportion significative de jeunes et de femmes, dans une ambiance conviviale, et qui est relativement protégé de toutes les fractures actuelles de la société. Vous serez sans doute à nouveau émus en regardant les joueurs se faire des haies d’honneur réciproques à l’issue des matchs, et moultes accolades fraternelles après s’être empoignés sans merci pendant quatre-vingt minutes. Beauté du sport qui élève l’homme et qui l’éduque, et belle exemplarité de champions respectés.

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