Le Vatican en marche vers la neutralité carbone ? C’est en tout cas ce qu’avait annoncé l’État de la Cité du Vatican fin novembre 2023 lors du lancement de son programme "Conversion écologique 2030" dont l’objectif est d’atteindre zéro émission en 205. Si l’ambition est louable et s’inscrit dans la droite ligne de l’encyclique Laudato si’ et de l’exhortation apostolique Laudate Deum du pape François, le chemin pourrait être un peu long, compte tenu du bilan carbone actuel du Vatican.
Un document de l’État de la Cité du Vatican intitulé "Contribution déterminée au niveau national" (CDN) et datant de mai 2023 détaille ainsi les émissions de CO2 vaticanes. On y apprend ainsi que ces dernières ont atteint dans le plus petit État du monde (0,44 km2) près de 19.000 tonnes. Elles se répartissent entre l’essence automobile (5.800 tonnes), le gazole automobile (6.500 tonnes), le gaz de chauffage (4.500 tonnes ), l’huile de chauffage (200 tonnes) et les hydrofluorocarbures (1.700 tonnes). À titre de comparaison, l’empreinte carbone de Paris s’élevait en 2018 à 22,7 millions de tonnes d’équivalent CO2. Concernant la principauté de Monaco, deuxième plus petit État au monde avec une surface de 2,02 km2, les émissions globales de gaz à effet de serre (GES) se situaient, en 2007, à 97.740 tonnes d’équivalents CO2.
Une contribution "insignifiante" aux émissions mondiales
Bien que le Vatican a contribué de façon "insignifiante" aux émissions mondiales, à hauteur d’environ 0,0000443% en 2022, il entend donc devenir un État modèle. Pour mémoire, le Vatican importe en grande partie son énergie, ne disposant ni de sources de combustibles fossiles, ni d’installations de production d’énergie, à l’exception de quelques sources renouvelables, comme les 2.400 panneaux solaires installés sur le toit de la Salle Paul VI sous le pontificat de Benoît XVI.