Le 18 décembre dernier, le cardinal japonais Maeda, archevêque d’Osaka, a rappelé que le Vatican avait lancé une enquête sur les miracles attribués à l'intercession du bienheureux Justo Takayama Ukon. Lors de la messe à la cathédrale de Manille, aux Philippines, là où le bienheureux est enterré, Monseigneur Maeda a déclaré : « Nous prions pour que l’enquête sur les miracles d’Ukon soit achevée et approuvée au moins d’ici un ou deux ans ». Une canonisation très attendue par les évêques et les chrétiens japonais.
Le bienheureux Justo Takayama Ukon
Takayama naît dans une famille riche et noble du Japon en 1552. Son père, longtemps hostile à la foi chrétienne, se convertit grâce à un disciple de saint François-Xavier. Takayama, âgé de douze ans, se convertit également. Des années plus tard, devenus d’importants samouraï (guerriers japonais de la société féodale) et d’importants daimyo (gouverneurs) d’un territoire au nord d’Osaka, ils utilisent leur pouvoir et leur influence pour protéger et soutenir les missionnaires venus évangéliser au Japon. Ainsi, ils contribuent à leur tour à la réussite de la mission commencée dans l’archipel par saint François-Xavier en 1549, qui suscite en une quarantaine d’années la conversion au christianisme de 300.000 japonais.
Cependant en 1587, le chef de guerre Toyotomi Hideyoshi interdit le christianisme et expulse tous les missionnaires jésuites. Il mène ensuite de violentes persécutions contre les chrétiens et exige que les daimyo et les samouraï convertis renoncent à leur nouvelle foi. Parmi eux, Takayama Ukon est l’un des rares à rester fidèle au Christ. Pour cela, il perd ses terres, ses biens et son rang. Pendant plusieurs années, il vit sous la protection de ses amis mais en 1614, il est expulsé du Japon et arrive à Manille aux Philippines, en compagnie de 300 chrétiens. Son exil ne dure que 40 jours puisque, très affaibli par les mauvais traitements subis sur sa terre natale, il tombe gravement malade et meurt.Très vite, en 1634, Justo Takayama Ukon est déclaré « serviteur de Dieu ». Ces dernières années, le pape François lui a consacré un intérêt particulier puisqu’en 2016, il l’a reconnu « martyr » pour être mort en exil pour sa foi, puis a proclamé sa béatification en 2017 et pourrait bientôt le canoniser. Si l'enquête du Vatican faisait avancer sa cause, Justo Takayama Ukon deviendrait ainsi le 43ème saint catholique du Japon et le premier samouraï canonisé.