separateurCreated with Sketch.

Trois cadeaux de Noël pour sa vie intérieure

Palestine, Gaza, Noël, Sainte-Famille, catholiques, chrétiens; Terre sainte

Noël 2022 à la paroisse de la Sainte-Famille, à Gaza.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Jeanne Larghero - publié le 15/12/23
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Il y a des cadeaux de Noël qui sont déjà reçus quand on les demande. Encore faut-il en connaître la nécessité ! Ces cadeaux, explique la philosophe Jeanne Larghero, répondent au besoin vital de notre vie intérieure.

C’est le moment de faire votre liste au Père Noël, si ce n’est déjà fait. Qu’allez-vous demander cette année ? Une montre, des chaussettes, du parfum ? et si vous ajoutez un jardin à la française, deux pommes à l’anglaise, un valet-de-pied, un orphelin et un poumon d’acier, vous voilà avec un inventaire à la Prévert.

Et pourquoi la liste de nos envies se transforme-t-elle en inventaire absurde, nous qui finissons par nous creuser la tête lorsqu​’on nous demande ce qui nous plairait pour Noël ? Parce que nous vivons, on le sait, dans une société de consommation, qui survit en devançant le moindre de nos besoins. Et parce que, de ce fait, nous ne connaissons plus notre besoin fondamental. 

Notre besoin fondamental

Quel est-il, notre besoin fondamental ? Il est triple. Besoin de temps, besoin d’espace, besoin de silence. Nous vivons dans ce que le sociologue allemand Harmut Rosa (Accélération, une critique sociale du temps, La Découverte) appelle une "famine temporelle" : on n’a pas le temps, on n’a plus le temps, on court après le temps. Les technologies censées nous faire gagner du temps nous en prennent de plus en plus, nous revoyons perpétuellement à la baisse la durée de nos engagements, et finissons par considérer comme une faiblesse le fait de ne faire qu’une chose à la fois.

Notre espace intérieur, envahi par un flot de notifications et commentaires, se rétrécit.

Manque de temps et manque d’espace. Il ne s’agit pas du besoin de place pour ranger nos petites affaires, mais du besoin vital de grands espaces, ceux où l’âme​ trouve un sentiment d’infini à sa mesure. Nos technologies de communication ultra-rapide par Internet, nos moyens de transport ont "compressé l’espace" réduit les distances, et de ce fait, l’espace se fait rare. Et enfin, l'accélération du temps et le rétrécissement de l’espace nous privent du silence dont nous avons besoin : un son, un bruit chasse l’autre parce qu'une sollicitation chasse l’autre, et tout est en permanence à portée de parole ou de commentaire. Notre espace intérieur, envahi par un flot de notifications et commentaires, se rétrécit.

Demander, c’est déjà recevoir

Ces besoins sont fondamentaux car ils sont à la source de toute vie intérieure : morale, intellectuelle et spirituelle. Pour relire notre journée, assimiler des connaissances et concevoir des idées, imaginer un changement de vie… Derrière toute création vous trouvez du temps, de l’espace et du silence. La bonne nouvelle est qu’il n’est point besoin d’attendre un hypothétique père Noël. Dans cette matière, demander c’est déjà recevoir. Celui qui dans le secret de son cœur fait cette demande : "Un peu plus de temps, d’espace et de silence" est déjà exaucé. C’est au cœur du silence, et dans le temps pris sur la course du monde que cette prière prend naissance, et Dieu qui sans cesse se tient à notre porte a tôt fait de nous ouvrir les espaces infinis de son cœur. 

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)