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Pour l’Apel, “la collaboration entre parents et enseignants nécessite d’être renforcée”

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Institution Saint Louis (Saumur).

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Mathilde de Robien - publié le 08/12/23
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Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a détaillé en début de semaine plusieurs mesures visant à "élever le niveau de l'école". Gilles Demarquet, actuel président de l’Apel (Association de parents d'élèves de l'enseignement libre), répond aux questions de Aleteia.

Redoublement obligatoire, groupes de niveau, méthode de Singapour, port de l’uniforme… Les annonces du ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal n’ont pas manqué de faire réagir les syndicats et la classe politique. Des mesures qui bouleversent l’ordre établi en vue de rehausser le niveau des élèves et de provoquer "un sursaut pour l'avenir de notre école". Les derniers résultats des élèves français, que ce soit ceux des évaluations de 4ème ou du classement Pisa, ne sont pas réjouissants. Gilles Demarquet, président national de l’Apel (Association de parents d’élèves de l’enseignement libre), membre du Conseil supérieur de l'éducation ainsi que du Comité National de l'Enseignement Catholique, revient pour Aleteia sur les annonces du ministère.

Aleteia : Gabriel Attal veut redonner "le dernier mot aux enseignants" dans la procédure de redoublement. Êtes-vous favorable à cette mesure ?
Gilles Demarquet : Cette formule n’est pas plus satisfaisante que celle qui consistait à donner ce dernier mot aux parents. La question est plutôt : quelle collaboration met-on en place entre parents et enseignants pour accompagner l’élève et éviter un redoublement ? Cette collaboration est nécessaire pour détecter une difficulté et y remédier, sans attendre le mois de mai pour en parler. Les analyses de l’OCDE confirment que les pays avec les meilleurs résultats scolaires ont en commun de s’appuyer sur une relation de confiance et de dialogue entre parents, enseignants et élèves. Cette relation fondamentale dans le parcours de l’élève nécessite d’être renforcée. Et on ne rencontre pas les enseignants uniquement lorsqu’il y a des difficultés ! Il est bon de faire le point plusieurs fois dans l’année scolaire, à l’occasion de la remise des bulletins par exemple, comme le font certains établissements. C’est une manière de montrer à l’enfant que le corps enseignant et les parents prennent sa scolarité au sérieux et sont là pour l’accompagner. Cela permet de mettre l’accent sur d’éventuelles difficultés, de lui donner les moyens de progresser et ainsi d’éviter le redoublement.

Certains syndicats s’opposent à l’idée de créer des groupes de niveau, craignant l’effet stigmatisant. Qu’en pensez-vous ?
Les groupes de niveau existent déjà dans certains établissements privés. Des collèges dont les effectifs sont faibles proposent par exemple des cursus en trois ou cinq ans selon le niveau des élèves. Ce qui est intéressant dans l’idée de Monsieur Attal est qu’il s’agit de groupes de niveau et non de classes de niveau. Les élèves sont accompagnés selon leurs besoins dans telle ou telle matière, sans que les classes soient étiquetées. Nous en voyons déjà les effets bénéfiques dans les établissements parmi ceux de l’Enseignement catholique qui les ont volontairement mis en place.

Le principal enjeu de l’enseignement des mathématiques au primaire est d’aider les élèves à passer du monde concret qui leur est familier à une vision abstraite.

Des écoles privées ont déjà adopté, depuis plusieurs années, la méthode de Singapour pour enseigner les mathématiques dès le primaire. Quelle est la spécificité de cette méthode ?
Le principal enjeu de l’enseignement des mathématiques au primaire est d’aider les élèves à passer du monde concret qui leur est familier à une vision abstraite. Or au primaire, l’abstraction n’est pas évidente pour tous. L’avantage de la méthode de Singapour réside dans la manipulation des objets, cela permet de rendre concrètes des notions abstraites. La méthode de Singapour repose sur plusieurs piliers, notamment l’approche "concrète-imagée-abstraite". Lors de l’introduction de chaque notion, l’élève passe d’abord par le "concret", la manipulation d’objets, puis par la phase "imagée" (remplacement de ces objets par des dessins) et enfin par "l’abstrait" (passage aux chiffres et aux symboles). Un apprentissage dynamique et concret des mathématiques, qui a fait ses preuves.

Le ministre de l’Éducation nationale a également annoncé une "expérimentation de grande ampleur" d’ici à Noël sur le port de l’uniforme à l’école. Qu’est-ce que l’uniforme apporte de plus ?
Selon moi, il s’agit d’une décision qui doit être prise au niveau local. L’idée n’est pas que tous les élèves français portent le même uniforme, mais plutôt que chaque établissement propose son propre uniforme. Cela peut être simplement un polo avec le logo de l’école, a minima un T-shirt pour le sport, mais cela contribue à développer le sentiment d’appartenance à un établissement. Bien sûr, le port de l’uniforme peut aider à gommer les différences sociales ou régler les problèmes liés aux vêtements de marque, mais le plus intéressant me semble-t-il est de créer ce sentiment d’appartenance à une même école : on est "du collège saint Augustin" ou "du lycée Blaise Pascal".

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