Malgré les fortes pluies qui sont tombées sur Rome dans la matinée, plusieurs milliers de pèlerins étaient présents sur la place Saint-Pierre pour venir écouter le pontife commenter l’Évangile du jour, dans lequel il avait relevé la célèbre réplique du Christ aux pharisiens : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22,17). Ces paroles « devenues courantes » ont « parfois été utilisées de manière incorrecte », comme si elle signifiait que Jésus « voulait séparer ’César’ et ’Dieu’, c’est-à-dire le terrestre et le spirituel », a-t-il expliqué.
Le pape a mis en garde contre la « schizophrénie » qui pousse certains à penser que « la foi avec ses pratiques est une chose et la vie quotidienne en est une autre ». Le Christ, a-t-il insisté, remet César et Dieu « à leur juste place », mais cela ne signifie en rien que la foi ne regarde pas la vie concrète, la justice sociale ou la politique.
« Nous appartenons au Seigneur et ne devons être esclaves d’aucun pouvoir terrestre, à aucun César. »
À la politique, aux institutions civiles revient « le soin de l’ordre terrestre, de la polis », qui demande des « citoyens responsables » capables de promouvoir la justice et le droit, de payer honnêtement ses impôts, et de s’engager pour le bien commun. Mais si ces réalités appartiennent à César, a insisté le pontife, « l’homme et le monde lui-même appartiennent à Dieu ».
« Nous appartenons au Seigneur et ne devons être esclaves d’aucun pouvoir terrestre, à aucun César », a souligné le pape François. Citant Benoît XVI, il a insisté sur le fait que « les chrétiens ne donnent à César que ce qui appartient à César, mais pas ce qui appartient à Dieu ». « Jésus ramène chacun de nous à notre propre identité : sur la monnaie de ce monde figure l’image de César, mais quelle image portes-tu en toi ? », a-t-il demandé.