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Décryptage des Dubia : la bénédiction des unions homosexuelles sera-t-elle autorisée?

POPE FRANCIS
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La rédaction d'Aleteia - publié le 07/10/23
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Le pape François a répondu par la voix du dicastère pour la Doctrine de la foi à cinq dubia (doutes/questions) adressées en juillet dernier par cinq cardinaux. Décryptage de la réponse du pape François à la deuxième question portant sur la bénédiction des unions homosexuelles.

Le dicastère pour la Doctrine de la foi a rendu publique le 2 octobre 2023 une lettre du pape François, datée du 11 juillet dernier, répondant à cinq cardinaux (Brandmüller, Burke, Sandoval Íñiguez, Sarah et Zen) qui avaient adressé un message exprimant leurs doutes – dubia, dubium au singulier, en latin – à l’approche de l’ouverture du Synode sur l’avenir de l’Église et notamment la question de la bénédiction des unions homosexuelles.

Que comprendre de la réponse du Pape ?

Ferme sur la conception du mariage, le pape François entrouvre la porte à des "formes de bénédiction" pour des couples homosexuels, “sans que cela devienne nécessairement une norme” et à condition que ces bénédictions s’accompagnent de "prudence pastorale" et ne transmettent pas "une conception équivoque du mariage".

Retrouvez ici d’abord une traduction de la question des cardinaux, posée en espagnol, concernant la bénédiction des unions homosexuelles, suivie de la réponse du pape, traduite de l’italien.

Réponse du Pape François à la deuxième question

a) L'Église a une conception très claire du mariage: une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la procréation d'enfants. Seule cette union peut être appelée «mariage». Les autres formes d'union ne le réalisent que «de manière partielle et analogique» (Amoris laetitia 292) et ne peuvent donc pas être strictement appelées «mariage».
b) Ce n'est pas seulement une question de noms, mais la réalité que nous appelons mariage a une constitution essentielle unique qui requiert un nom exclusif, non applicable à d'autres réalités. Elle est sans aucun doute beaucoup plus qu'un simple «idéal».
c) C'est pourquoi l'Église évite tout type de rite ou de sacramentel qui pourrait contredire cette conviction et faire croire que l'on reconnaît comme mariage quelque chose qui ne l'est pas.
d) Cependant, dans nos relations avec les personnes, nous ne devons pas perdre la charité pastorale, qui doit imprégner toutes nos décisions et attitudes. La défense de la vérité objective n'est pas la seule expression de cette charité, qui est aussi faite de bonté, de patience, de compréhension, de tendresse et d'encouragement. Nous ne pouvons donc pas être des juges qui ne font que nier, rejeter, exclure.
e) La prudence pastorale doit donc discerner correctement s'il existe des formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas une conception erronée du mariage. En effet, lorsqu'on demande une bénédiction, on exprime une demande d'aide à Dieu, un appel à pouvoir mieux vivre, une confiance en un Père qui peut nous aider à mieux vivre.
f) D'autre part, bien qu'il existe des situations qui, d'un point de vue objectif, ne sont pas moralement acceptables, la même charité pastorale nous demande de ne pas traiter simplement comme «pécheurs» d'autres personnes dont la culpabilité ou la responsabilité peuvent être atténuées par divers facteurs qui influencent l'imputabilité subjective (cf. saint Jean Paul II, Reconciliatio et Paenitentia, n. 17).
g) Les décisions qui, dans certaines circonstances, peuvent faire partie de la prudence pastorale ne doivent pas nécessairement devenir une norme. En d'autres termes, il n'est pas opportun qu'un diocèse, une Conférence épiscopale ou toute autre structure ecclésiale autorise constamment et officiellement des procédures ou des rites pour toutes sortes de questions, car tout «ce qui fait partie d'un discernement pratique face à une situation particulière ne peut être élevé au rang de norme», car cela «donnerait lieu à une casuistique insupportable» (Amoris laetitia 304). Le droit canonique ne doit pas et ne peut pas tout couvrir, et les Conférences épiscopales, avec leurs divers documents et protocoles, ne doivent pas non plus l'exiger, car la vie de l'Église passe par de nombreux canaux en plus des canaux normatifs.

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