De nouveaux établissements, davantage d'élèves scolarisés, un maillage de plus en plus étendu... En cette rentrée 2023, l'attrait des écoles hors contrat ne faiblit pas. Déception quant à la manière d’enseigner de l’Éducation nationale, manque de confiance dans l’institution, attrait pour des pédagogies nouvelles ou traditionnelles, désir de cohérence entre les valeurs transmises à la maison et à l’école, attention portée à chaque enfant, refus de l’instruction en famille (IEF)… Les motivations des parents pour scolariser leur enfant dans une école indépendante sont nombreuses et variées. La Fondation pour l’école a annoncé le 3 septembre avoir comptabilisé pas moins de 117.000 élèves, de la maternelle à la terminale, scolarisés dans le hors contrat à la rentrée. C'est 17% de plus par rapport à l’année dernière. La demande est de plus en plus forte, et l’offre… s’étoffe.
Pour preuve, une centaine d’écoles hors contrat ont ouvert leurs portes à la rentrée 2023 selon la Fondation. C’est un peu moins que l’année dernière où 120 écoles avaient vu le jour pour la rentrée 2022. Néanmoins, bien que certaines écoles ferment chaque année – la Fondation décompte une vingtaine de fermetures par an –, le développement des écoles hors contrat se poursuit sur l'ensemble du territoire français, passant de 2.500 établissements en 2022 à 2.600 en 2023. Des ouvertures d'écoles qui s'intensifient dans le milieu rural : plus de 44% des écoles sont installées dans des communes de moins de 2.000 habitants (contre 33% en 2022).
Parmi les structures créées en 2023, 51% sont des écoles primaires et 49% des établissements secondaires. Des chiffres qui confirment l’accélération des créations des collèges et lycées hors contrat observée ces dernières années : depuis 2021, la moitié des établissements créés sont des établissements du secondaire, alors qu’ils ne représentaient que 30% des créations en 2020.
La grande majorité des nouvelles écoles sont aconfessionnelles (80%), faisant la part belle aux pédagogies Montessori, Freinet, Steiner ou encore en lien avec la nature. Les créations d’écoles de confession catholique, quant à elles, demeurent stables (14%).
Des projets abandonnés ou reportés
Alors que la Fondation pour l’école avait identifié plus de 180 projets d’ouverture avant l’été, seule une centaine s’est concrétisée. Un tassement dû en premier lieu à l’inflation : l’augmentation de l’énergie et du coût des matières premières a entraîné une hausse des prix des travaux, contraignant certains créateurs à renoncer à leurs locaux, faute de pouvoir les mettre aux normes.
Par ailleurs, l’augmentation des salaires minimums de la convention collective de l’enseignement privé indépendant a contraint certains porteurs de projets à réviser à la hausse le montant de la scolarité, déjà conséquent. Une révision qui a entraîné le désistement de certaines familles initialement engagées dans le projet.