Agathe, étudiante en ingénierie navale, voit rentrer les jeunes de l’aumônerie "transformés" après une semaine à l’association Massabielle, implantée depuis plus de vingt ans dans les quartiers Nords de Marseille. "Ils rayonnaient", confie-t-elle désireuse d’aller voir là-bas ce qui se vit. Une année de césure lui permet de s’engager plusieurs mois au cœur de la cité des Lauriers, dans le 13e arrondissement de la cité phocéenne et quartier d’implantation de la première maison en 2010.
Lieux de vie pour les bénévoles, lieux d’accueil pour les habitants, la Maison Bernadette et la Source reçoivent environ 600 jeunes chaque année. Ils embrassent pleinement le quotidien de la fraternité : service, prière et charité. Venus pour une semaine, un mois ou un an, les volontaires sont tous touchés par ce qui se vit à Massabielle. La démarche proposée interpelle : Qui me fera voir le bonheur ? (Ps 4, 7) Quelle place pour Dieu et pour mon prochain dans ma vie ?
L’intensité de la mission se vit collectivement. Agathe ne nie pas les épreuves rencontrées dans la vie fraternelle. Elle y a appris "la force du pardon" et surtout "à aimer l’autre". L’engagement missionnaire aide à convertir les cœurs. Le don de soi permet de se décentrer pour voir l’essentiel. Il ne s’agit plus pour Agathe de vivoter, son désir profond lui enjoint de vivre ! À la suite de son service charité, l’ingénieur naval se reconvertit en professeur – un métier bien différent qu’éducatrice dans les cités mais tout aussi engagé pour la jeunesse. Lorsqu’elle témoigne, l’évidence frappe : "Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir"(Ac 20, 35).
Un accueil inconditionnel
Josette, Roch, Lima, Mahmud, Adèle, Saliah ou Raymond, lycéens, services civiques, sans-abris, employés, paroissiens, sans-emplois, commerçants, scouts ou retraités, chrétiens ou musulmans : l’association Massabielle garantit un accueil inconditionnel. Sainte Bernadette Soubirous, patronne de l’œuvre, n’a-t-elle pas également connu l’exclusion et la précarité ? Alors le regard posé sur chacun est un regard bienveillant.
Agathe considère l’association Massabielle comme "une lueur d’espoir entre la drogue et les écrans" grâce à la collaboration active des habitants aux actions de l’œuvre. Ensemble, ils jouent aux cartes ou au foot, papotent autour d’un café, font leurs devoirs, découvrent la musique classique, se réjouissent des visites à domicile, cuisinent pour des dîners partagés, participent aux tournois de pétanque. Ensemble, ils cultivent un climat d’humanité au cœur des quartiers défavorisés.
Pratique