Se poser la question, c’est presque y répondre. Peut-on vraiment proclamer notre foi en Dieu et ne pas aller le visiter et recevoir toutes les grâces nécessaires à la vie chrétienne ? Celui qui ne veut pas aller à la messe dira qu’il s’y ennuie, qu’il a une relation directe à Dieu, que les catholiques disent et ne font pas, que les prêtres sont indignes, que rater l’eucharistie un dimanche n’est pas si grave…bref, il se justifiera.
Le fait d’assister à la messe dominicale fait partie des cinq commandements de l’Église, moyens vitaux pour demeurer dans l’amour du Christ. C’est même le premier (CEC §2042) :
Les Dimanches et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la Sainte Messe et de s’abstenir des œuvres serviles.
Ne pas aller à la messe le dimanche est donc d’abord une désobéissance à l’Église notre "mère" qui connaît nos besoins et notre faiblesse.
Se couper de la grâce
Plus fondamentalement, en oubliant ou en refusant de participer à l’eucharistie, le fidèle se coupe de la grâce. En effet, le Seigneur a choisi, par pédagogie et parce que la puissance se déploie dans la faiblesse – c’est la logique de l’incarnation – de transmettre sa grâce de manière éminente par les sacrements, c’est-à-dire par l’intermédiaire de ministres institués, en l’occurrence les prêtres. Non pas parce qu’ils sont meilleurs, mais parce que l’amour de Dieu est toujours un don à recevoir et non un dû.
La vie chrétienne est parfois ascétique, parce que l’exercice de la charité est un combat de tous les jours. Dans cet effort d’amour, rien ne vaut l’aide de celui qui s’est livré pour le salut de tous sur la croix et qui nous offre son corps. Corps par lequel agit en nous la force de la résurrection. Voilà précisément l’objet de la messe : actualiser la mort et la résurrection de Jésus pour que tout ce qui est mort en nous, les péchés, deviennent le lieu d’où jaillit la vie, l’amour de Dieu, des autres, de nous-même.
Certes, la messe en elle-même peut être ennuyante, décevante, aride. Si elle ne nous convient pas, peut-être est-ce aussi parce que nous voudrions qu’elle fût selon nos critères. Cette altérité est un bienfait puisque la charité ne s’exerce que quand altérité il y a. Si elle ne nous convient pas, peut-être pouvons-nous y participer davantage et proposer notre aide pour les chants, le service de messe, les lectures… Si elle ne nous convient pas, peut-être devons-nous mieux la comprendre et nous former à la liturgie. Fuir n’est jamais courageux, mais la fidélité est toujours fructueuse. Comment refuserions-nous d’aller voir un ami ?