Dans la mythologie grecque, Dédale construit le labyrinthe de Crète pour servir de refuge au Minotaure. Thésée, après avoir tué le monstre, réussit à en sortir, grâce au fil qu’Ariane lui avait conseillé de dérouler depuis l’entrée. Le mot labyrinthe désigne des galeries aménagées de telle sorte qu’une fois engagé à l’intérieur, on ne peut pas trouver la sortie. En architecture, il s’agit d’un "dallage en méandres du pavement de certaines églises, dit aussi Chemin de Jérusalem" (Larousse).
Les premiers labyrinthes d’églises apparaissent en Europe dès le VIe siècle. Le plus ancien est celui de la basilique San Vitale de Ravenne, où des triangles blancs indiquent d’ailleurs le sens de la marche. Car il n’y a aucun piège, on peut tous arriver à Jésus ! Mais la référence païenne est encore trop vive. Il faut patienter jusqu’au XIIIe siècle pour que les grandes cathédrales (Amiens, Chartres) se dotent de labyrinthes dessinés au sol. Ceux d’Arras, Auxerre, Sens, Reims ont malheureusement disparu.
Le Labyrinthe, chemin de foi
Pour les chrétiens, le labyrinthe représente la vie humaine, où nous avançons avec confiance vers Dieu, malgré les abandons et les épreuves. Au Moyen Âge, les fidèles qui ne pouvaient pas se rendre en pèlerinage à Compostelle ou en Terre sainte suivaient ces labyrinthes à genoux. Ils étaient aussi utilisés lors des fêtes du temps pascal pour représenter, par une procession, la descente du Christ aux Enfers et sa victoire définitive sur le mal. Ce type de décor symbolique est remplacé à partir du XVIe siècle par les Chemins de croix. Les labyrinthes d’églises servent aujourd’hui de Parcours méditatif, à Chartres ou à Amiens.