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Un corps pour l’éternité

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Jeanne Larghero - publié le 09/04/23
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Quel est-il ce corps que nous aimons et que nous détestons à la fois ? Un compagnon d’éternité, répond la philosophe Jeanne Larghero. Nous ne l’avons pas choisi, mais avec lui, l’amour et la beauté ne sont pas que des mots.

Qui est totalement satisfait de son corps ? À en croire l’explosion de la demande en chirurgie esthétique chez les 18-35 ans, il semblerait que vénération et détestation de son corps soient les deux faces d’une même médaille : le corps, cette réalité qu’on n’a pas choisie mais à qui on demande beaucoup. Corps vénéré : combien de sacrifices pour atteindre un modèle idéal qui nous ouvrirait à tous les bonheurs du monde ? Corps détesté : ce corps réel, en chair et en os, d’homme, de femme, corps qui pèse, corps qui sent, qui sue, trop petit, trop grand, trop maigre ou trop gros, pas assez comme ci ou trop comme ça : combien de sacrifices pour tenter de changer la donne ?

La source des plus grandes joies

Peut-être avons-nous besoin de nous réconcilier avec notre corps. Commencer par être heureux d’avoir un corps, de ne pas être un ange. Car notre corps est la source des plus grandes joies comme des plus simples. Source de joie car grâce à lui, nous pouvons prendre dans nos bras celui ou celle qu’on aime et sentir sa chaleur nous réchauffer jusqu’au cœur. Source de joie car grâce à lui, nous goûtons à tout ce que la nature offre de beau : le soleil sur la peau, le parfum du jasmin quand le soir tombe, les pieds nus sur la plage. Ne nous désolons pas du corps qui est le nôtre, y compris avec ses défauts supposés, réjouissons-nous d’avoir un corps grâce auquel l’amour et la beauté ne sont pas que des mots. 

Jésus a pris un corps pour toujours : ce corps de Ressuscité, qui est celui de Dieu jusqu’à la fin des temps et bien au-delà, qui est son corps pour toute l’éternité.

Au point que Dieu lui-même n’a pas voulu rater ça ! Lui aussi a pris un corps, lui qui aurait pu se faire connaître de multiples façons : révélations à quelques-uns, apparitions à quelques autres, envoi de messagers divins par-ci par-là… Non, il est venu Lui-même, en chair et en os, il a eu en Jésus un physique précis, une taille donnée, un poids, une pointure de pied, une couleur de cheveux et des ongles qui poussent, bref un vrai corps. Et il a voulu avoir un corps non pas pour les quelques années de son passage sur terre, le temps de nous faire une petite visite, mais il l’a voulu pour toujours. Il a pris un corps pour toujours : ce corps de Ressuscité, qui est celui de Dieu jusqu’à la fin des temps et bien au-delà, qui est son corps pour toute l’éternité.

Ton corps, c’est toi

Alors la Résurrection que nous fêtons est douce à notre cœur, car elle délivre un message auquel souvent nous ne prenons pas garde : ton corps d’aujourd’hui ressuscitera lui aussi, il est déjà et pour toujours ton compagnon d’éternité. Ton corps c’est toi ; en apprenant à aimer ton corps tu apprends à t’aimer toi-même. ​Aime le dès maintenant, il sera dans la gloire de la résurrection le plus beau des corps, voilà pourquoi, dès aujourd’hui, tu peux te réjouir de ce corps qui est le tien.

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