L'étonnement est une vive surprise causée par quelque chose d'inhabituel, d'inattendu. Il peut nous stupéfier, nous éberluer, nous inspirer de la crainte, comme pour la Vierge. Aristote le voit comme une source d’anxiété. L’étonnement se situe dans la conscience, parfois dans l’intelligence et provoque alors de la réflexion. L’étonnement n’est-il pas à l’origine de la philosophie (Platon) ? Marie, pourtant si bien préparée, n’a pas échappé à cet étonnement des choses de Dieu, tant elles sont loin des nôtres. Pourtant il ne parvient pas pour elle à la sidération, à la perte de ses facultés, parce qu’elle est habitée par une tranquille habitude de scruter la Vérité dans l’Ecriture. On la représente souvent au moment de l’Annonciation en train de lire la Parole alors que l’ange lui parle de l’incarnation de la Parole.
La vérité est objective et diffusive d’elle-même pour ceux qui la cherchent. L’étonnement du coup se résout dans la vérité et la Vierge n’a pas été surprise d’entendre le message de Dieu dont elle savait toutes les conséquences, le pourquoi, mais pas le comment. Ne nous tenons pas simplement au sincère un peu narcissique et auto-satisfaisant, ni à l’authentique avèré mais extérieur, pour garder le zèle à découvrir la vérité, dans une quête incessante et insatisfaite, procédant de la foi comme celle de Marie. La vérité n’est pas une vertu mais l’objet de la foi ; elle n’est pas une béatitude, car ce sont les cœurs purs qui cherchent Dieu ; elle n’est pas un fruit du Saint Esprit, sinon l’amour de la vérité.
"Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres." (Jn 8, 32). Les disciples, à la suite de Marie, ne seront plus étonnés, quand ils seront libérés par cette Parole qui s’est accomplie en elle.