Le parquet de Munich a arrêté ses enquêtes préliminaires sur le cardinal Joseph Ratzinger mis en cause dans un rapport indépendant publié en janvier 2022 sur les abus commis dans l’archidiocèse de Munich-Freising entre 1945 et 2019 pour sa gestion de quatre cas d’abus sexuels commis par des prêtres lorsqu’il était archevêque de Munich de 1977 à 1982.
"Les investigations n'ont pas abouti à une suspicion suffisante d'actes criminels de la part des responsables, c'est pourquoi les investigations ont été progressivement abandonnées [...]", a indiqué le parquet ce mardi 21 mars, rapporte l’agence CNA Deutsch. Dans deux procédures dans lesquelles le cardinal Joseph Ratzinger était considéré suspect, "les enquêtes ont abouti à la conclusion soit qu'aucune infraction ne pouvait être prouvée, soit qu'un tel crime ne pouvait plus être poursuivi en raison de l'expiration du délai de prescription".
Il a en particulier été vérifié si une personne en responsabilité dans l’archidiocèse à cette époque aurait pu assister un prêtre dans un acte d'abus.
Le parquet de Munich rappelle aussi que "dans la mesure où ce document a fait naître des soupçons de comportement éventuellement pénalement répréhensible de la part des responsables de l'église, des enquêtes préliminaires distinctes ont d'abord été ouvertes". "Il a en particulier été vérifié si une personne en responsabilité dans l’archidiocèse à cette époque aurait pu assister un prêtre dans un acte d'abus commis ultérieurement qui n'était pas encore prescrit." Outre le cardinal Ratzinger, qui était responsable de l'archidiocèse de Munich et de Freising de 1977 à 1982, et le cardinal Wetter, qui a agi comme successeur de Joseph Ratzinger jusqu'en 2007, l'ancien vicaire général Gerhard Gruber a également fait l’objet d’une enquête.
Pour mémoire, rédigé par le cabinet d’avocats munichois Westpfahl Spiker Wastl après deux ans de travail, ce rapport de 1.893 pages visait à évaluer et juger la responsabilité de la direction de l’archidiocèse bavarois – et en particulier des archevêques qui se sont succédé – sur une période de soixante-quinze ans. Les experts de ce cabinet mandaté par l’archidiocèse ont travaillé principalement à partir de témoignages et des archives officielles de l’archevêché.