Alors que la question du célibat des prêtres revient régulièrement dans les débats et discussion, le cardinal canadien Marc Ouellet, ancien préfet du dicastère pour les évêques, a répondu aux questions de l’édition espagnole d’Aleteia sur ce sujet. "Le célibat des prêtres a été très fructueux dans l'histoire et le sera toujours", explique-t-il. "La force évangélisatrice de l’Église doit beaucoup au célibat des prêtres et des religieux. En effet, le sens du célibat comme vocation est un témoignage de l’amour absolu de Dieu." Selon lui, "c’est aussi un témoignage de disponibilité totale à exercer le ministère comme un service désintéressé qui devient une véritable paternité spirituelle".
Et de reprendre : "Le Christ a appelé ses apôtres à tout quitter pour le suivre." Accepter cet appel – et ce célibat – est donc "une confession de foi en la divinité du Christ, car seul Dieu peut exiger tant d'amour et le rendre". "Je crois que revenir sur le célibat des prêtres aurait des conséquences imprévisibles", assure-t-il.
La raison d'être du sacerdoce des prêtres est le service au sacerdoce des baptisés.
Plus largement, le cardinal Ouellet observe aujourd’hui trois grandes épreuves, difficultés pour les prêtres : "L’indifférence religieuse, l’échec pastoral et les soupçons sur leur vie, qui vont parfois jusqu’à l’insulte publique." "Il y a d’abord l’indifférence religieuse car beaucoup de baptisés vivent comme si Dieu n’existait pas, ce qui rend plus difficile de trouver un sens à leur vie", explique-t-il. Vient ensuite l’échec pastoral "car les propositions pastorales reçoivent généralement des réponses limitées et décevantes après de nombreux efforts". Enfin, les soupçons concernant la vie et les mœurs des prêtres. "Cela peut aller jusqu’à l’insulte publique", rappelle le cardinal Ouellet.
Et qu’en est-il concernant la place des laïcs auprès des prêtres ? "Les laïcs ont-ils quelque chose à voir avec le sacerdoce ? Cela peut sembler non, car il ne s'agit pas d'eux. Mais, en réalité, la raison d'être du sacerdoce des prêtres est le service au sacerdoce des baptisés", résume le cardinal Ouellet. "Et ce sacerdoce des baptisés implique qu'ils participent à la diffusion de l'Esprit de l'Évangile par le témoignage de leur foi, de leur espérance et de leur charité." Ainsi, d’après le concile Vatican II, "les laïcs font partie de l'Église comme médiateur du salut en Jésus-Christ et participent à la consécration du monde." Il s’agit donc, pour le cardinal Ouellet, d’une question "qui devrait être posée par les laïcs".