Vivre dans la forêt pour échapper aux persécutions, c’est ce qu’ont été contraints de faire plus de 1.000 chrétiens ces six derniers mois dans le Chhattisgarh, État situé au centre de l’Inde. Une situation inquiétante qui a poussé une délégation du Forum œcuménique Ecclesia United (EUF) a rencontrer le ministre à la tête de l’État, Bhupesh Baghel, le 23 février afin de lui demander de prendre "des mesures immédiates pour mettre fin à la violence". "Les attaques brutales lancées contre les chrétiens du Chhattisgarh, en particulier dans les régions tribales, se poursuivent sans relâche", s’est inquiété le père Johnson Thekkadayil, prêtre œuvrant dans le Chhattisgarh, auprès de UCA News le 26 février.
Sans nourriture, sans abri ni vêtements
Les chrétiens du district de Bastar, situé au sud du Chhattisgarh, ont en particulier été témoins et parfois victimes d’une grande violence qui prend différentes formes : boycotts, agressions, manifestations, spoliations… "Des centaines de chrétiens vivent encore dans les champs sans nourriture, sans abri ni vêtements. Ils ne peuvent pas rentrer chez eux par peur d'être attaqués et tués", dénonce encore le père Thekkadayail.
Les chrétiens du Chhattisgarh sont devenus des réfugiés dans leur propre État et continuent de vivre dans la peur.
"Les églises ne sont pas autorisées à ouvrir. Il est également signalé que la police n'autorise pas les chrétiens à se rassembler chez eux pour la prière", a-t-il déclaré. "Il est également interdit dans plusieurs villages aux chrétiens de puiser de l'eau dans les puits publics", raconte-t-il avant de conclure : "Les chrétiens du Chhattisgarh sont devenus des réfugiés dans leur propre État et continuent de vivre dans la peur."
Intimidations, menaces, marginalisation… En Inde, les chrétiens sont régulièrement la cible d’actes de violence. Pour mémoire, les chrétiens représentent 2,3% des 1,3 milliard que compte la population indienne, dont 80% est hindoue. Dans l’État du Chhattisgarh, ils représentent moins de 2% des près de 30 millions d’habitants.