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Les peuples de la Bible : Les Edomites, peuple ennemi d’Israël

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Ésaü vendant son droit d'aînesse. (Matteus Stom, 1600). Du surnom d'Esaü (Édom, "le Roux") viendrait le nom des Edomites.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 28/02/23
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Au temps du récit biblique, les Edomites habitaient un territoire au sud-est de la mer Morte et à l’est du delta égyptien. Comptant de nombreuses tribus, les Edomites s’organiseront en royauté et s’opposeront à l’arrivée des Israélites sur leurs terres…

La première référence biblique aux Édomites remonte à la Genèse et au personnage d’Ésaü, fils aîné d’Isaac, lui-même fils d’Abraham : "Ésaü dit à Jacob : “Laisse-moi donc avaler cette sauce, le roux qui est là, car je suis épuisé !” C’est pour cela qu’on a donné à Ésaü le nom d’Édom (c’est-à-dire : le Roux)" (Gn 25, 30). De là, le nom de la tribu des Edomites.

Ce surnom donné d’après le plat de lentilles avalé avec gourmandise par Ésaü, et qui le fut en échange de son droit d’aînesse avec son frère Jacob, serait ainsi à l’origine, pour la moins singulière, de la dénomination de ce peuple de bédouins qui allait s’installer sur la montagne de Séïr à l’extrême sud de la Jordanie actuelle et s’organiser en royauté, probablement avant les Israélites, ainsi que le rapporte l’Ancien Testament (Gn 36, 31-32) :

Voici les rois qui ont régné au pays d’Édom avant que ne règne un roi sur les fils d’Israël : Bèla, fils de Béor, régna sur Édom, et le nom de sa ville était Dinhaba. 

Les Édomites jouissaient de grands biens provenant à la fois de leurs cultures et troupeaux, sans oublier les riches routes commerciales qui traversaient leurs terres et qui donnaient ainsi lieu à d’importants droits de passage.

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Carte représentant les royaumes d'Israël et de Judée (non colorés) et les royaumes alentour en 830 avant J.-C. : Phénicie (marron) Aram Damas (vert) Ammon (orange) Moab (violet) Édom (jaune) Philistie (rouge).

Le peuple ennemi d’Israël

La confrontation allait néanmoins devenir inévitable entre Édomites et Israélites, nouveaux arrivants sur les terres édomites. Les combats de Saül, et surtout de David resteront célèbres lors de cette lutte acharnée menée par Israël contre les Édomites. Car, bien que ces derniers furent pour Israël un ennemi numériquement largement supérieur, Dieu était du côté de David... Ce que nous relate avec force détails le récit biblique  (2 Sm 8, 13-14) :

David se fit un nom en revenant d’avoir abattu Édom et ses dix-huit mille hommes, dans la Vallée du Sel. Il établit des postes de garde en Édom ; il en établit dans tout le pays. Tous les gens d’Édom furent asservis à David. En tout lieu où allait David, le Seigneur lui donnait la victoire.

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Montagnes de l'Édom (Jordanie).

Israël en pays édomite

Cette victoire allait assurer à David, mais aussi à Salomon et aux autres rois de Jérusalem une emprise et un contrôle direct sur cette riche région d’Édom, une région qui demeurera cruciale économiquement jusqu’au milieu du IXe siècle et le règne de Josaphat. 

De nouvelles révoltes menées par l’ennemi juré d’Israël, les Édomites, allaient cependant remettre en question cette domination sur la région. Les Édomites finiront même par se soulever contre le roi de Jérusalem Joram pour s’affranchir de la tutelle des Israélites lors de la révolte de Mésha. De nouveaux et nombreux combats opposeront encore Israël et Édomites jusqu’à l’invasion des Babyloniens au VIe siècle av. J.-C. L’inimitié séculaire opposant les deux peuples se prolongera ainsi encore, ainsi qu’en témoigne la parole acerbe du prophète Isaïe à l’encontre des Édomites (Is 63, 1-6) : 

 Quel est celui-là qui arrive d’Édom, qui vient de Bosra, vêtu de rouge, celui-là, superbe en son habit, qui s’avance plein de force ? "Moi, je proclame la justice et j’ai le pouvoir de sauver." Mais pourquoi ces habits écarlates, ce vêtement de fouleur au pressoir ? "À la cuve, j’étais seul à fouler : personne de mon peuple avec moi ! Et je les ai foulés dans ma colère, je les ai piétinés dans ma fureur. Leur sang a giclé sur mes vêtements, j’ai taché tous mes habits. Ce jour de vengeance, mon cœur y pensait : l’année des rédemptions était venue. J’ai regardé : personne pour m’aider ; stupéfait, je restais sans appui. Alors mon bras m’a sauvé, ma fureur fut mon appui. J’ai écrasé des peuples dans ma colère, je les ai brisés dans ma fureur, et j’ai répandu à terre leur sang."

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