L’origine de cette tribu nomade est à rechercher dans la personne même d’Amaleq (ou Amalec) dont elle tire son nom… Dès la Genèse, la figure d’Amaleq apparaît comme le petit-fils d’Esau et fils d’Eliphaz et de Timna. Ce personnage dont nous connaissons, il est vrai, peu de chose est cependant passé à la postérité pour être l’ancêtre des Amalécites (Gn, 36, 12) :
"Timna fut la concubine d’Élifaz, fils d’Ésaü, et lui donna un fils, Amalec. Ce sont les fils de Ada, femme d’Ésaü."
Ce même chapitre nous enseigne également qu’il était chef d’une tribu dans le pays d’Edom, un petit royaume au carrefour de la mer Morte, de la Transjordanie et de la Judée et dont le site de Pétra est bien connu de nos jours. Les Amalécites sont surtout connus dans le récit biblique pour leurs batailles. L’une des premières et fameuses batailles opposant Amalécites et Hébreux a été menée par Moïse au nord du Sinaï pour contrôler l’oasis de Cadès ; celle-ci se trouve relatée par la Bible au livre de l’Exode, un récit épique et haut en couleur digne des péplums ainsi que le rapporte le texte biblique (Ex, 17, 11-14) :
"Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : “Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main.” Josué fit ce que Moïse avait dit : il mena le combat contre les Amalécites. Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée. Alors le Seigneur dit à Moïse : “Écris cela dans le Livre pour en faire mémoire et déclare à Josué que j’effacerai complètement le souvenir d’Amalec de dessous les cieux !”"
Un peuple opposé à Israël
Malheureusement pour les Hébreux, cette fameuse bataille relatée par le texte de l’Exode n’allait pas pour autant définitivement rayer de la carte les Amalécites et Israël eut à connaître bien d’autres et nombreux conflits avec cette tribu nomade menant razzias et rapines dans le désert. Cependant, à l’époque du roi Saül, une ultime et terrible prédication fut adressée au monarque par Samuel en ces termes (1S 15, 2-3) :
"Ainsi parle le Seigneur des armées : Je vais demander compte à Amalec de ce qu’il a fait à Israël en lui barrant la route, lorsqu’il montait d’Égypte. Maintenant donc, va ! Tu frapperas Amalec ; et vous devrez vouer à l’anathème tout ce qui lui appartient. Tu ne l’épargneras pas. Tu mettras tout à mort : l’homme comme la femme, l’enfant comme le nourrisson, le bœuf comme le mouton, le chameau comme l’âne."
De nouveau, les terribles fracas de la guerre allaient dès lors retentir entre les forces menées par Saül et celles des Amalécites notamment à Telaïm, ville se trouvant au sud de Juda. Du côté d’Israël, le récit biblique précise qu’il y eut pas moins de deux cent mille fantassins avec en plus dix mille hommes de Juda. C’est cette puissante force qui, selon le récit, se mit en embuscade dans le lit d’un torrent, prête à fondre sur l’ennemi (1S 15, 7-9) :
"Saül frappa Amalec depuis Havila jusqu’à l’entrée de Shour qui est en face de l’Égypte. Il captura vivant Agag, le roi d’Amalec, et voua à l’anathème tout le peuple qu’il passa au fil de l’épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, ainsi que le meilleur du petit et du gros bétail, les bêtes grasses, les agneaux et tout ce qu’il y avait de bon : ils ne voulurent pas les vouer à l’anathème. Par contre, tout ce qui était sans valeur et de mauvaise qualité, c’est cela qu’ils vouèrent à l’anathème."
Cette mansuétude du roi Saül à l’égard du roi des Amalécites désobéissant à l’injonction divine de tous les éliminer, allait cependant lui valoir de tomber en disgrâce aux yeux de Dieu…
Après cet épisode, un énième et ultime conflit les opposant au roi David, les Amalécites, ce peuple ennemi d’Israël, disparaîtront du désert du Sinaï, de l’Histoire et du récit biblique au profit de tribus amies d’Israël.