Les autorités érythréennes ont libéré fin décembre Mgr Abune Fikremariam Hagos, qui avait été arrêté le 15 octobre 2021 à l’aéroport d’Asmara alors qu’il revenait d’Europe. Âgé de 52 ans, le prélat a passé 75 jours en prison, dont le jour de Noël. Le père Mihreteab Stefanos, arrêté peu de temps avant Mgr Hagos, a également été libéré.
La Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie et d'Érythrée n'a fait aucun commentaire sur la libération. On peut toutefois voir Mgr Hagos libre sur une vidéo Twitter publiée le 28 décembre, dans laquelle le prélat est accueilli par des prêtres et des religieuses.
Les catholiques, minorité non désirée du pouvoir érythréen
À ce jour, le gouvernement érythréen n’a toujours pas donné de raison officielle pour justifier ces arrestations. Cependant, la dénonciation par les membres du clergé des crimes commis par le gouvernement érythréen en serait à l’origine. Les catholiques représentent 4% de la population en Érythrée. Ils sont régulièrement victimes de discriminations et d’actes d’intimidation en raison de la critique formulée par l’Église catholique contre le régime d’Issayas Afeworki, au pouvoir depuis 1993.
Les évêques et les prêtres appellent en effet régulièrement le gouvernement à cesser l’utilisation de la violence contre les civils et les minorités en Érythrée mais aussi en Ethiopie. Mgr Hagos aurait ainsi fortement critiqué le recrutement de jeunes Érythréens pour soutenir les forces fédérales éthiopiennes dans la région sécessionniste du Tigré. Il aurait également dénoncé la saisie par le gouvernement d'écoles et de cliniques appartenant à l'Église.