"Je crois que lire le nouveau motu proprio (Traditionis custodes, promulgué par François en 2021), cela a brisé le cœur du pape Benoît", déclare son secrétaire Mgr Georg Gänswein dans un long entretien publié sur le portail benedictusxvi.com, mis en place pour rentre hommage au défunt pape par le périodique catholique allemand Die Tagespost. Le pape François est revenu sur la libéralisation de la messe latine opérée par Benoît XVI dans son motu proprio Summorum pontificum en 2008.
"Cela l’a touché de plein fouet", assure l’évêque allemand, expliquant que l’intention du 265e pontife était "d’aider ceux qui avaient simplement trouvé un foyer dans l’ancienne messe à trouver la paix intérieure, à trouver la paix liturgique, afin de les éloigner de Lefebvre" (Mgr Marcel Lefebvre, figure du catholicisme traditionaliste, excommunié en 1988).
Dans l’entretien, Mgr Gänswein estime que l' "ancienne messe" a été une "source de vie spirituelle" pour de nombreux saints dans le passé et qu’il est dès lors "impossible d’imaginer qu’elle n’a plus rien à offrir". Il souligne aussi le nombre de "jeunes" qui ont trouvé en cette forme liturgique "un trésor spirituel", expliquant personnellement n’être "pas à l’aise" avec l’idée qu’il faille leur retirer.
Benoît XVI aurait décidé de renoncer après son voyage au Mexique et à Cuba
Dans le même entretien, conduit par le journaliste allemand Guido Horst, Mgr Gänswein explique que Benoît XVI lui a confié sa volonté de renoncer en septembre 2012, mais qu’il pense que le pontife a pris sa décision au retour de son voyage à Cuba et au Mexique, survenu en mars de la même année.
"C’était un voyage très difficile pour nombre de raisons, un très long voyage, et a posteriori j’ai pu voir qu’il avait été très, très fatigant pour lui." Le secrétaire personnel du défunt pontife nie catégoriquement une fois de plus que les Vatileaks ont été à l’origine de sa renonciation.