Cela semble difficile à croire, mais les faits sont là : des "miracles" surviennent tout au long des pérégrinations des reliques de sainte Thérèse. Celle qui voulait "passer son Ciel à faire du bien sur la terre" a trouvé dans ses nombreux voyages la possibilité d’octroyer des grâces par-delà les océans, et ce "jusque dans les îles les plus reculées" comme elle le désirait.
Depuis 1994, les reliques de sainte Thérèse voyagent régulièrement dans le monde entier. En 28 ans, plus de 80 pays sur les cinq continents ont été visités. Une manière d’exaucer le souhait de Thérèse d’être missionnaire et d’évangéliser les terres lointaines.
Nous avons constaté, en plusieurs lieux, que des grâces surviennent à l’endroit même où les reliques de sainte Thérèse sont passées.
"Nous avons constaté, en plusieurs lieux, que des grâces surviennent à l’endroit même où les reliques de sainte Thérèse sont passées", confie à Aleteia le père Olivier Ruffray, recteur du sanctuaire de Lisieux. "Quand des reliques vont quelque part, - et c’est la croyance en la résurrection du Christ le matin de Pâques qui nous permet de le dire -, le saint se manifeste. C’est le cas pour sainte Thérèse : de nombreuses grâces ont été reçues auprès de ses reliques". Des guérisons, des conversions, des missions de paix, des tournants politiques… Aucun domaine n’échappe à l’intercession de sainte Thérèse.
Jacques Gauthier, poète et essayiste canadien, chroniqueur pour Aleteia, spécialiste des saints en général et de sainte Thérèse en particulier, a lui-même été témoin de nombreuses grâces suite à l’exposition des reliques de Thérèse au Canada. Il était alors "responsable du reliquaire". "Thérèse est très agissante dans la communion des saints", abonde-t-il. "Les reliques, ce sont son ADN, une partie de son corps qui a vécu, qui a prié, qui a souffert, il y a l’Esprit saint dedans !"
Des grâces de guérison
Une guérison "miraculeuse". C’est ce qui est arrivé à Josua Cataño, en Islande, en novembre 2018. Josua, 13 ans, originaire de Colombie, a un grave accident en jouant au football. Son genou droit est sérieusement endommagé, au point que les médecins craignent qu’il ne puisse plus jamais pratiquer aucun sport. Grand sportif, Josua est au désespoir. À ce moment-là, les reliques de Thérèse sont exposées à l’église catholique de Reykjavik. Sa mère lui propose de l’accompagner.
"Josua a beaucoup pleuré et imploré sainte Thérèse car il ne peut pas s'imaginer vivre sans jouer au football. Il se mit à prier intensément sainte Thérèse et lui promit de venir la voir chez elle, à Lisieux, de lui apporter des fleurs et un cierge blanc. Il ne cessait de prier à la maison et tous les samedis chaque fois qu'il venait à la messe en espagnol à la cathédrale, jusqu'à ce que le reliquaire quitte l’Islande", raconte sa mère.
Lorsque Josua se rend à nouveau chez le médecin pour un contrôle, ce dernier n'en croit pas ses yeux. Le genou est complètement guéri et fonctionne comme s'il ne s'était rien passé. Josua dit au médecin qu'un miracle avait eu lieu, que cela s'était produit grâce à l'intercession de "cette petite religieuse qui vit au ciel". Sans la moindre hésitation, la famille a choisi d'accomplir la promesse de Josua en se rendant à Lisieux l’année suivante pour remercier sainte Thérèse.
Des missions en faveur de la paix
Fidèle au message de paix et d’amour qu’elle s’est efforcée de faire rayonner sa vie durant, Thérèse était présente dans certains pays à des moments clés. Ainsi, de septembre à novembre 2002, le Liban tout entier, sans distinction de religion, honore les reliques de la sainte de Lisieux. Le 17 octobre, à Beyrouth, le président de la République Jacques Chirac participe au sommet de la Francophonie. Il y soutient les efforts de paix dans la région et réaffirme la nécessité du retrait des troupes militaires non libanaises, commencé depuis plusieurs mois, tel que prévu par les accords de Taëf en 1989.
Ensuite, le 16 novembre 2002, les informations télévisées du journal de 20 heures en France, montrent simultanément l’arrivée sur le tarmac de Bagdad de la Délégation de l’ONU et l’hommage rendu en l’honneur des reliques de Thérèse en Irak. Alors que les experts en désarmement de l'ONU poursuivent leur travail en Irak et que la menace de guerre plane sur le pays, "Thérèse ne pouvait pas choisir un meilleur moment", avait alors déclaré Mgr Sleiman, archevêque latin de Bagdad.
Enfin, été 2004, en Colombie, les Carmes organisent, alors que le conflit avec les FARC bat son plein, "un pèlerinage en mission de paix pour la Colombie" des reliques de sainte Thérèse, sous la protection de l’armée. La raison officielle est le 40e anniversaire de l’érection canonique de la Province de "Santa Teresita" des Carmes Déchaux en Colombie. Un accord de paix est finalement signé en 2016.
Des tournants politiques majeurs
"La présence des reliques de Thérèse correspond également à des tournants politiques majeurs", observe le père Olivier Ruffray. En janvier 2000, à Manille, aux Philippines, à la demande des autorités pénitentiaires, le reliquaire est accueilli dans le couloir des condamnés à mort. Un lieu qui n’est pas anodin puisque le "premier enfant" de Thérèse, avant même son entrée au Carmel, est un condamné à mort, dénommé Pranzini, arrêté pour avoir assassiné deux femmes et une fillette en 1888. Thérèse, alors âgée de 14 ans, avait décidé de prier pour qu’il regrette ses crimes, offrant une messe et des sacrifices. Avant son exécution, le condamné s’approchera du prêtre et embrassera par trois fois la croix. Un signe évident, pour Thérèse, de son repentir et de la miséricorde divine.
En 2000, dans la prison d’État de Manille, les photos prises à ce moment-là montrent les prisonniers passant les bras à travers les barreaux pour toucher le reliquaire. À partir de ce jour, plus aucune exécution à mort n’a eu lieu aux Philippines. La peine de mort y est abolie six ans après, en 2006.