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Molière libertin ? Petite défense de Tartuffe

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Tartuffe

Claude Winter et Robert Hirsch dans "Tartuffe" réalisée par Pierre Badel (1973)

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Henri Quantin - publié le 26/07/22
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Molière est né il y a 400 ans. Contre l’avis de ceux qui voient en lui un auteur libertin, l’écrivain Henri Quantin décèle moins dans les personnages de Molière, comme son Tartuffe, des caricatures évidentes que les tiraillements de la nature humaine (3/4).

À Antony McKenna qui voit en Molière un "dramaturge libertin violemment anti-chrétien", Louis Jouvet semblait objecter par avance qu’une pièce n’est pas un "portemanteau pour accrocher des idées" : le mystère inépuisable d’une œuvre classique en fait plutôt "une pièce d’or dont on n’a jamais fini de rendre la monnaie". Pour souligner à quel point les mots d’un personnage de Molière avait une épaisseur irréductible à tout caractère définitif, Jouvet s’amusait à juxtaposer les jugements tranchés auquel Tartuffe avait eu droit : "un escroc de la plus vile espèce", un "athée en jabot noir", un "mystique", "un croyant corrompu", un "jésuite (par sa doctrine)", un "janséniste" (par ses emportements contre l’ajustement des femmes) ou "le démon" en personne.

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