En même temps qu’il a annoncé le 24 juin la dissolution de la communauté du Verbe de Vie le 24 juin, Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, a aussi donné aux membres du Verbe de Vie un administrateur et un délai d’un an pour accueillir la décision. Évêque de Châlons-en Champagne, diocèse dans lequel se trouve une maison de la communauté, Mgr François Touvet est donc chargé de mettre en œuvre la dissolution pour que chacun trouve sa place et puisse retrouver la paix.
Plusieurs résolutions ont déjà été prises. La première, alors que l’été commence : annuler les camps et sessions prévus dans les semaines à venir et organisés par les membres du Verbe de vie. De même, en accord avec Mgr Touvet, l’évêque de Nanterre a envoyé un message aux paroissiens de Sceaux dimanche 3 juillet. La paroisse, confiée au Verbe de vie depuis 2011, va devoir changer d’organisation "pour que [la] si riche vie paroissiale puisse continuer à se déployer et à s’approfondir". Mgr Rougé en profite aussi pour rendre grâce des fruits de la présence de la communauté, en mentionnant "tous ceux qui ont profité de son rayonnement".
Un accompagnement spirituel et psychologique
Cet abandon des tâches pastorales va permettre aux membres de la communauté, éprouvés par une décision qui fait l’effet d’un séisme, de préparer son avenir. Composé de laïcs consacrés, de prêtres ou de familles, le Verbe de Vie rassemblait quelque 140 personnes. Autant que de situations. Pour l’été, Mgr Touvet a demandé à chacun de ceux qui habitent en communauté de se disperser et d’être accompagné spirituellement et psychologiquement.
Une manière d’être réaliste et de ne pas nier la difficulté à accepter que la vérité soit faite. La visite canonique qui a donné lieu à la dissolution a effectivement été l’occasion de découvrir des abus et des confusions entre for interne et for externe, dans un système plus large de dissimulation. Des faits qui peuvent être douloureux, et qui nécessitent un travail d’écoute et de suivi pour une véritable "libération" comme l’indique l’évêque de Châlons.
Un temps de discernement
Le but de ce temps de désert est aussi que chaque membre du Verbe de vie puisse trouver une nouvelle orientation à sa vie. Les "cœurs si généreux" décrits par le nouvel administrateur auront toute liberté : certains contacts ont déjà été pris avec des congrégations religieuses prêtes à accueillir des consacrés. D’autres voudront peut-être retrouver la vie active, les prêtres retourner dans leur diocèse d’incardination. Pour tous, le délai d’un an jusqu’à la dissolution est une façon de permettre recul et discernement.
Certes, la communauté avait trop de dysfonctionnements pour redémarrer, en plus d’un manque patent de formation et d’un flou sur le charisme propre, mais de beaux fruits ont éclos depuis 1986. Désormais, chacun à sa manière devra donner sa vie au Christ en gardant à l’esprit la parole fondatrice : "Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de Vie, nous vous l’annonçons." (1Jn 1, 1)