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Pour le pape, “la cohérence chrétienne se joue dans la vieillesse et la dépendance”

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I.Media - publié le 22/06/22
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Chaque chrétien doit trouver le moyen de suivre le chemin de Jésus, "même dans les conditions limitées de la faiblesse et de la vieillesse", a expliqué le pape François lors de l’audience générale du 22 juin 2022, tenue sur la place Saint-Pierre.

Ce mercredi 22 juin, à l'occasion de la dernière catéchèse sur la vieillesse, avant la pause estivale, le pape François est revenu sur "la conversation entre Jésus ressuscité et Pierre à la fin de l’Évangile de Jean" (Jn. 21), en mettant notamment en valeur la tonalité "directe, forte, libre et ouverte" de ce dialogue, qui va à l’encontre de la spiritualité édulcorée dans laquelle les chrétiens tentent parfois d’approcher Jésus dans une "vénération de circonstance". 

Le pape a évoqué l’avertissement de Jésus à Pierre, dans lequel le Christ lui dit, en substance : "Quand tu étais jeune, tu étais autosuffisant, quand tu seras vieux, tu ne seras plus autant maître de toi-même et de ta vie", a expliqué le pontife de 85 ans en évoquant l’arrivée des maladies liées au grand âge. Mais cette dimension de la vieillesse fait partie intégrante de la vie chrétienne : "Cette faiblesse accompagnera aussi ton témoignage". Le pape est sorti de son texte en évoquant un conseil de saint Ignace de Loyola, qui estimait que le témoignage d’un "disciple de Jésus" s’exprime par la vie et par la mort.

Les conditions d’une vie largement confiée aux autres, largement dépendante de l’initiative des autres sont une occasion d’humilité qui permet de vérifier la cohérence d’une vie de foi.

Jésus le dit clairement à Pierre, en lui expliquant, selon l’interprétation donnée par le pape : "Ceux qui te suivront devront apprendre à se laisser instruire et modeler par ta fragilité, ton impuissance, ta dépendance des autres, même pour t’habiller, ta façon de marcher. Mais toi, suis-moi". Cette interpellation n’est pas liée à un critère de vigueur physique. Il faut toujours suivre Jésus, que l’on soit "en bonne ou mauvaise santé", que l’on marche "lentement ou rapidement".  

"Cette conversation entre Jésus et Pierre renferme un enseignement précieux pour tous les  disciples, pour tous les croyants, et aussi pour toutes les personnes âgées", a expliqué le pape. "Les conditions d’une vie largement confiée aux autres, largement dépendante de l’initiative des autres" sont une occasion d’humilité qui permet de vérifier la cohérence d’une vie de foi, a précisé le pontife.  

Ne pas avoir peur de laisser la place aux jeunes

Quand Pierre s’inquiète de voir un autre disciple prendre sa place, Jésus lui répond avec fermeté :  "Qu’est-ce que cela peut te faire ? Toi, suis-moi". Le pape a expliqué que cette réponse de Jésus est une leçon à retenir "quand nous nous occupons de la vie des autres". 

"Les personnes âgées ne devraient pas être jalouses des jeunes qui marchent sur leurs pas, qui occupent leur place, qui leur survivent", a expliqué le pape, dans une période marquée par de lourdes incompréhensions entre les générations, y compris au sein du monde ecclésial. "L’honneur de leur fidélité d’anciens à l’amour juré, de leur fidélité à suivre la foi à laquelle ils ont cru, même dans les conditions qui les rapprochent de la fin de leur vie, est source d’admiration pour les générations à venir et signe de la grande reconnaissance de la part du Seigneur", a souligné le pape. 

"Apprendre à prendre congé", et à "partir avec joie" est aussi un signe de la "sagesse des anciens", a ajouté le pontife, souhaitant qu’ils arrivent à conserver la foi en regardant le chemin parcouru avec sérénité en se disant : "J’ai vécu, j’ai été un pécheur, mais j’ai aussi fait du bien". "Même la contemplation émotionnelle et l’écoute émerveillée de la parole du Seigneur peut devenir la meilleure partie de la vie d’un disciple à l’allure passive, car cela ne pourra jamais lui être ôté", a expliqué le pape.

"Regardons et écoutons nos aînés" afin qu’ils puissent "nous donner ce qu’ils ont de beau et de bon", a conclu le pape François, invitant aussi à "regarder les jeunes" avec confiance, car "ils suivront ce que nous leur aurons montré".

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