Clap de fin pour l’année Amoris Laetitia, ouverte le 19 mars dernier et qui se conclura le 26 juin 2022, lors de la Xe Rencontre mondiale des familles à Rome. Six ans après la publication de l’encyclique, il est temps en effet de faire le bilan de la pastorale dédiée aux couples et aux familles. Véronique Longchamp, responsable du Service national famille et société (SNFS) de la Conférence des évêques de France, constate des changements notoires depuis la publication d’Amoris Laetitia : "Ces dernières années plusieurs diocèses ont mis en place des chemins de discernement, pour accompagner les personnes divorcées réengagées dans une nouvelle union. Il y a aussi une attention aux familles qui ont un enfant homosexuel : dans la moitié des diocèses, il existe maintenant un référent pour cette pastorale, et d’autres y réfléchissent".
"Presque 90% des intervenants sont des couples"
Guillaume et Sandrine Haudebourg, 47 ans, parents de trois enfants et engagés dans la Communauté du Chemin Neuf, participent cette année à la Rencontre mondiale des familles. Ils se réjouissent de la place accordée aux couples durant le congrès : "Presque 90% des intervenants sont des couples", souligne Guillaume Haudebourg. "Ce sont les couples qui vont parler aux cardinaux plutôt que les cardinaux qui vont parler aux couples". Guillaume et Sandrine ont quitté leurs activités professionnelles il y a quatre ans pour se mettre au service de la mission. Tous deux prendront la parole sur le thème "Être chrétien à l’heure du numérique".
Véronique et Benoît Rabourdin, responsables d’Amour et Vérité au sein de la communauté de l’Emmanuel, vont quant à eux intervenir sur l’identité et la mission de la famille chrétienne. Il s’agira, explique Véronique, de souligner que le couple a une mission dans l’Église, et qu’il représente "un vis-à-vis par rapport aux prêtres". Mariés depuis 35 ans, parents de cinq enfants et grands-parents de cinq petits-enfants, Véronique et Benoît ont fait le choix depuis leur mariage de rendre ensemble un service au sein de diverses associations. Un engagement qui permet de "découvrir les talents de l’autre, d’échanger, de vivre la complémentarité, de se disputer aussi…", confie Véronique. À la veille de la Rencontre mondiale, elle souhaite que l’Église "fasse confiance aux couples et aux familles pour répandre la bonne nouvelle de l’Évangile".
A la rencontre des familles du monde entier
Durant les réunions de préparation du congrès, Véronique Rabourdin a constaté "une volonté très forte d’aller rencontrer tout le monde, de sortir des cadres de nos petites paroisses". Le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie entend "donner des outils pédagogiques pour fortifier la famille dans une société où le Covid a isolé les gens, dans un monde qui peut devenir très égocentrique, narcissique", ajoute-t-elle.
Ces couples français voient aussi dans la Rencontre mondiale une occasion d’échanger avec des familles du monde entier. "Les thèmes de la vie conjugale et familiale sont universels, estime Guillaume Haudebourg. On peut partager avec des familles du Zimbabwe, de Colombie, du Canada, on se retrouve avec les mêmes questions."