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Les séminaristes peuvent-ils porter une soutane ?

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Valdemar de Vaux - publié le 03/06/22
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Jeudi 2 juin, le nouvel archevêque de Toulouse, Mgr de Kérimel, a envoyé une lettre à ses séminaristes pour leur demander de ne plus porter la soutane. Explications.

"L’image de ces futurs clercs installés dans des stalles [à l’occasion de confirmations, ndlr], loin des fidèles, donnait une image très cléricale et pas ajustée à votre situation de séminaristes, qui restent des fidèles laïcs." Telle est l’explication que donne l’archevêque de Toulouse, arrivé il y a quatre mois, pour justifier sa demande. Mgr de Kérimel souhaite que les séminaristes de son séminaire, le quatrième de France, ne portent pas la soutane, y compris dans la liturgie. 

On sait que la soutane est parfois une source de tensions, étant perçue comme un signe de conservatisme. Au contraire, ses défenseurs y voient la marque d’un catholicisme assumé et missionnaire, qui permet au prêtre d’être identifiable, pour lui-même et pour les autres. C’est par exemple la position de la Communauté Saint-Martin, qui lui vaut parfois des critiques. 

Pour ce qui est des séminaristes, le sujet est complexe. Ceux-ci sont en effet dans une situation d’entre-deux : laïcs parmi les laïcs, ils ont déjà un pied dans la vie du prêtre puisqu’ils se préparent au sacerdoce. Pourtant, ils ne sont clercs à proprement parler qu’à partir du diaconat. Avant, la règle énoncée par le Code de droit canonique ne s’applique pas : "Les clercs porteront un habit ecclésiastique convenable, selon les règles établies par la conférence des Évêques et les coutumes légitimes des lieux." (art. 284). 

L’habit des séminaristes n’est donc pas soumis à une règle particulière, sinon à des usages. En France, dans les séminaires diocésains, elle est peu portée, sauf, en de rares occasions, dans la liturgie comme pourraient la porter de grands servants de messe puisqu’elle est aussi un habit de chœur quand elle est recouverte d’un surplis blanc. La Communauté Saint-Martin, quant à elle, a fait le choix d’une évolution claire, concomitante de l’entrée progressive dans le don de soi-même. Revêtue dans la liturgie à partir de l’admission, elle l’est ensuite tout le temps à l’intérieur du séminaire d’Évron à partir des institutions puis partout à partir du diaconat, donc de la cléricature. 

En résumé, la question n’est pas tranchée. Reste que l’habit ecclésiastique revêt une importance soulignée récemment par le Directoire pour le ministère et la vie des prêtres de 2013 : "On ressent, particulièrement aujourd’hui, la nécessité pour le prêtre – homme de Dieu, dispensateur de ses mystères – d’être reconnaissable par la communauté, également grâce à l’habit qu’il porte.[…] Le prêtre doit être reconnu avant tout par son comportement mais aussi par sa façon de se vêtir, pour rendre immédiatement perceptible à tout fidèle et même à tout homme son identité et son appartenance à Dieu et à l’Église" (art. 61).

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