Fermé il y a près de vingt ans par manque de vocations, le couvent d’Orduña reprend vie grâce au retour des Clarisses. Cinq jeunes religieuses et une sœur âgée de 99 ans ont quitté le monastère de Belorado pour s’installer dans ce couvent situé près de Burgos, au nord de l'Espagne.
L’histoire du monastère d’Orduña remonte à 1296. Alimenté durant plusieurs décennies par des vagues de vocations, il ne reste plus que neuf religieuses en 2003. Leur départ pour le monastère de Saint-Antoine à Vitoria signe la fermeture du couvent d’Orduña. Après dix-huit années d’inactivité, de nouveaux membres de la communauté des Clarisses rouvrent cette maison en octobre 2020.
Accueil chaleureux et entraide fraternelle
"Nous avons trouvé le monastère en bon état", affirme à Aleteia sœur Myriam, l’une des religieuses. "Un monsieur de la ville [d’Orduña] avait pour mission de le visiter régulièrement afin de passer un coup de balai ou vérifier l’état des tuiles. Il y a des parties du monastère qui étaient en assez bon état pour y vivre et d’autres qu’il a fallu reconstruire."
Les sœurs ont reçu un accueil extraordinaire. Signe de la Providence, toute la ville a apporté son soutien moral et matériel à la réhabilitation du monastère. "C’est une ville avec une profonde piété et un grand amour pour les sœurs de sainte Claire qui ont été présentes dans la ville pendant 422 ans", témoigne encore sœur Myriam. Dès leur arrivée, les habitants ont prié les religieuses de fabriquer des sucreries. En février 2021, la boutique et l’atelier étaient sur pieds et la production de beignets, muffins, donuts et autres friandises était lancée. Grâce au bouche-à-oreille, les ventes n’ont cessé de croître.
À l’été 2021, 300 jeunes de toute l’Espagne issus du séminaire de Madrid et de la Compagnie de Sainte Marie, une association catholique diocésaine pour les adolescents, sont venus aider les sœurs à nettoyer et réparer le monastère. Pour sœur Myriam, ce formidable enthousiasme collectif faisait écho à l’idée qu’il fallait reconstruire l'Église après la pandémie.
Si les sœurs ont toujours besoin d’aide financière et matérielle pour réparer le toit qui menace de se fissurer à chaque intempérie et aménager leur jardin pour vivre de leurs plantations, elles témoignent de la joie qu’apporte dans une ville la présence d’une communauté contemplative.