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César de Bus, une canonisation providentielle

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I.Media - publié le 30/04/22
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Le 15 mai 2022, le pape François canonisera dix bienheureux, dont le Français César de Bus (1544-1607), fondateur de la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne. Le Supérieur général de la Congrégation du futur saint, père Sergio La Pegna, revient sur sa vie. Entretien.

Le 15 mai 2022, sur la place Saint-Pierre, le pape François canonisera dix bienheureux. Une première depuis la pandémie de Covid-19. Parmi les nouveaux saints figure le Français César de Bus (1544-1607). Originaire de Cavaillon, dans le sud est de la France, il est issu d’un milieu catholique aisé, qui s’oriente vers la carrière des armes au moment des guerres de religion, change radicalement de vie en faisant la rencontre de Dieu. Ordonné prêtre à l’âge de 38 ans, il devient un catéchiste passionné et se consacre tout particulièrement aux jeunes et à l’annonce de l’Évangile. En 1592, il fonde la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne, aussi appelés les Doctrinaires, qui se dévouent à l’enseignement de la foi chrétienne.

Basée aujourd’hui à Rome, la Maison généralice de la congrégation accueille depuis le 22 avril un parcours multimédia intitulé "Hereditas de Bus" qui retrace la vie du futur saint. À l’occasion de l’inauguration de cette exposition, I.Media a pu faire la rencontre du père Sergio La Pegna, actuel supérieur général des Pères de la Doctrine chrétienne.

Pourquoi le bienheureux César de Bus, homme du 16e siècle, est-il un saint pour notre époque ?
Père Sergio La Pegna : César de Bus est parti d’une rencontre personnelle avec le Seigneur. Il a ensuite fait en sorte de faire rencontrer le Christ aux personnes. Aujourd’hui, le point de départ pour une nouvelle évangélisation peut justement être de redécouvrir la rencontre avec le Seigneur. Le pape Benoît XVI avait déclaré dans sa première encyclique que le christianisme n’est pas un ensemble de théories, mais une rencontre avec une personne, Jésus, qui est mort et ressuscité.

Il me semble providentiel que la canonisation de César de Bus intervienne maintenant, après que 400 ans se soient écoulés depuis sa mort. Je pense à l’Europe, qui en théorie est et reste chrétienne, mais qui d’un autre côté a besoin d’une nouvelle annonce de l’Évangile. C’est ce qui nous pousse à créer de nouveaux chemins d’évangélisation. Le pape François insiste d’ailleurs beaucoup sur cela. La grande actualité de sa canonisation se trouve précisément dans la nécessité d’annoncer Jésus mort et ressuscité, d’expliquer et de faire rencontrer Jésus aujourd’hui.

Comment votre Congrégation accueille-t-elle la canonisation de son fondateur ? Est-ce pour vous un aboutissement ?
Nous l’accueillons comme un don fondamental. Comme tout cadeau que l’on reçoit, cela peut aussi être un engagement, un engagement à redécouvrir et à faire revivre aujourd’hui cette figure qui, je pense, non seulement pour les étrangers mais peut-être aussi pour nous, était un peu cachée.

L’exposition présentée à la Maison généralice sur César de Bus s’inscrit dans ce désir de faire connaître davantage le futur saint ?
C’est un lieu important pour nous puisque les reliques du futur saint César sont conservées ici. D’autre part, étant la Maison générale de la Congrégation, elle est le point de départ de la coordination de toutes les réalités. Par conséquent, le fait d’avoir ici un lieu où nous pouvons nous souvenir de notre histoire, mais qui en même temps nous aide à voir le présent et l’avenir avec les yeux du passé, nous aide à mieux accomplir la mission que le Seigneur a confiée à la Congrégation il y a plus de 400 ans.

Pourquoi avez-vous appelé cette exposition "Hereditas de Bus" ?
Pour partager l’héritage spirituel reçu de César de Bus. Un héritage intervient naturellement lorsque le père meurt et est ensuite reçu par ses enfants. Il s’agit ici d’un héritage qui continue d’être présent et vivant pour nous. J’ai préféré le terme d’héritage à celui d’"exposition" ou de "présentation" parce que ces termes donnent l’idée d’une relation externe : quelque chose que je vois et que je quitte ensuite. L’héritage, en revanche, est quelque chose que je m’approprie parce qu’il devient mien. En partant de ce que je vois, d’objets, de vidéos, d’images de César de Bus, je peux m’approprier quelque chose, le faire mien, puis poursuivre ma mission aujourd’hui.

Où votre congrégation est-elle présente ?
Notre congrégation a eu une histoire quelque peu troublée, surtout après la Révolution française. Au début, elle s’est surtout développée en France. Après la Révolution française, la branche qui s’est ouverte en Italie s’est développée et a pris son essor. Puis il y a eu des difficultés pendant l’unification de l’Italie, et des maisons ont été fermées. Aujourd’hui, nous sommes une centaine de membres. La Congrégation vit et œuvre en Italie, en France également – après une refondation il y a cinquante ans. Depuis la Seconde guerre mondiale, nous sommes aussi présents en Amérique latine, au Brésil, et depuis l’an 2000 nous avons des maisons en Inde et au Burundi.

Quelles relations unissent aujourd’hui la Congrégation à la France ?Actuellement, la mémoire historique se trouve plutôt en Italie. Cependant, la réouverture de la congrégation en France il y a environ 50 ans a permis de renouer des liens qui avaient existé par le passé, et spécialement avec le diocèse d’Avignon. Je pense également que la canonisation pourrait être une autre occasion de renouer ces liens historiques avec la France et le passé.

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