Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Vendredi 15 avril
1. Ce que dit le livre que François a offert à tous les prêtres de Rome
2. Ukraine : les faibles marges de manœuvres de François
3. La guerre en Ukraine contribue à ressusciter l'Église catholique en Pologne
4. Les églises chrétiennes de Jérusalem se rebiffent
5. À Manille, un lavement des pieds hautement symbolique
1Ce que dit le livre offert par François aux prêtres de Rome
Les médias du Vatican reviennent sur le livre de l'évêque d'Ajaccio, Mgr François-Xavier Bustillo, que le pape a offert aux prêtres présents à la messe chrismale le 14 avril. Un ouvrage qui propose aux prêtres des idées pour la mission, citant Kierkegaard, Camus, Nelson Mandela et Martin Luther King, et mettant en garde contre les pires tentations. L’auteur y livre non pas un “manuel du bon prêtre” mais une longue lettre pastorale qui parle en “nous”. Deux syndromes à éviter dans le sacerdoce, selon Mgr Bustillo : celui de la “citadelle assiégée” et celui de Calimero qui pense que tout "est injuste”. L’archevêque insiste sur l'importance des laïcs dans l'accompagnement de la vie des prêtres, “pour éviter une vie triste et névrosée”. Il pointe du doigt certaines facilités qu’il compare aux “J’aime" ou "Je n'aime pas" de "Facebook", qui sont “un peu courts pour la sagesse de l'Église". Et, comme le pape le fait souvent, Mgr Bustillo rappelle que le prêtre n’est pas un fonctionnaire qui donne des rendez-vous à “heure fixe”.
2Ukraine : les faibles marges de manœuvres de François
Le vaticaniste John Allen livre un panorama de la géopolitique mondiale montrant la faiblesse des marges de manœuvre du pape François dans le contexte de l’offensive russe en Ukraine. Le faible levier d’action du pape vis-à-vis des gouvernements situés dans l’orbite de la Russie pourrait concerner trois pays majoritairement catholiques en Amérique latine (Venezuela, Nicaragua, Cuba) et surtout trois pays africains dans lesquels il avait effectué des voyages prônant la paix et la réconciliation : Centrafrique, Mozambique et Madagascar. Mais le rapport de forces n’est pas favorable sur la scène mondiale. En effet, si la majorité des pays du monde se tiennent du côté de l’Ukraine, l’attitude de la Chine et l'ambiguïté de l’Inde vis-à-vis de la Russie montrent qu’une partie importante de la population mondiale pourrait se situer dans le bloc pro-russe. Le régime communiste en Chine et le gouvernement nationaliste hindou au pouvoir à New Delhi ne semblent pas enclins à écouter les appels du pape François. “Bien sûr, aucun pape ne possède une baguette magique qui peut faire disparaître tous les problèmes du monde. Dans le conflit actuel, cependant, les options du pape semblent encore plus limitées que d'habitude - ce qui, pour le célèbre François têtu, pourrait ne servir qu'à le rendre encore plus déterminé à essayer”, conclut John Allen.
3La guerre en Ukraine contribue à ressusciter l'Église catholique en Pologne
Après une période de déclin et de faiblesse, l'Église polonaise a repris vie grâce à son élan de charité envers les réfugiés ukrainiens, affirme le journaliste Luke Coppen dans un article d'opinion publié dans le quotidien anglais The Spectator. Il analyse qu'après la mort du pape Jean-Paul II en 2005, l'Église polonaise "a commencé à perdre son chemin". La crise des abus sexuels et la punition de nombreux évêques, "l'alliance apparente" de l'Église avec le parti au pouvoir "Droit et Justice" et le durcissement des lois sur l'avortement dans le pays ne sont que quelques-unes des questions qui, selon Coppen, ont contribué aux divisions et aux déceptions au sein de l'Église polonaise. Toutefois, depuis le début de la guerre en Ukraine, Coppen affirme que "les catholiques polonais en sont venus à incarner l'une des intuitions les plus puissantes du pape François : le renouveau de l'Église passe par le service." Même si le journaliste reconnaît que cela ne suffit pas à inverser le déclin numérique des fidèles, cette situation peut tout de même être pensée comme "une revigoration interne."
4Les églises chrétiennes de Jérusalem se rebiffent
Nous avons un problème majeur ici (...) Jérusalem a aussi son caractère chrétien, et c'est ce qui est menacé” a déclaré le patriarche grec orthodoxe Théophile III à l’AFP le 14 avril. La cité sainte de Jérusalem est divisée en 4 quartiers historiques : juif, musulman, chrétien, arménien. Le patriarche a accusé des colons juifs extrémistes, connus pour leur volonté de s'emparer des propriétés des familles palestiniennes, de mener des campagnes pour le contrôle des terres appartenant à des chrétiens. Depuis 2005, un groupe de ces “colons nationalistes juifs” et l'église orthodoxe sont engagés dans une querelle juridique complexe concernant la propriété d'un bâtiment de la vieille ville à l'entrée du quartier chrétien. Le 27 mars, les colons se sont emparés “par effraction” d’une partie de l’immeuble. Selon Théophile III, bien que le gouvernement israëlien a promis qu’il “ferait pression sur ces groupes radicaux pour qu'ils sortent”, rien n’a bougé depuis 2 semaines. “S'ils réussissent, cela change tout le caractère de la vieille ville” a témoigné Hagit Ofran, du groupe anti-colons israélien Peace Now. D’autant que ce bâtiment est placé à un endroit stratégique, à l’entrée du quartier chrétien.
5À Manille, un lavement des pieds hautement symbolique
L'archevêque de Manille, le cardinal José Advincula, a choisi 12 personnes pour le rituel du lavement des pieds du Jeudi Saint, toutes symboliquement liées aux prochaines élections présidentielles aux Philippines. Parmi ces personnes figurent trois jeunes électeurs novices, deux membres du conseil électoral, trois fonctionnaires de la commission électorale, trois membres du conseil pastoral paroissial pour le vote responsable et un journaliste. AsiaNews explique que la décision d'inclure un journaliste est particulièrement significative "dans un pays où certains des thèmes dominants de la campagne sont les tentatives de blanchir le régime dictatorial" de l'ex-président Ferdinand Marcos et dont le fils Ferdinand Marcos Jr. est actuellement en tête des sondages.