Selon une étude menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Institut Guttmacher, 121 millions de grossesses ne sont pas "prévues" chaque année (BMJ Global Heath, 24/03/2022). Les auteurs ont réalisé cette estimation à partir de données issues de 150 pays sur la période 2015-2019. Dans 61% des cas, ces grossesses se terminent par un avortement. Ce qui représente plus de 73 millions d’avortements chaque année. Mais, alors que "les grossesses non prévues sont à leur niveau le plus bas depuis 30 ans, […] les avortements ont augmenté dans le monde". Serait-ce le résultat de la politique du "tout-avortement" ? L’OMS ne compte pas en rester là. En effet, l’Organisation mondiale de la santé vient de mettre à jour ses recommandations en matière d’avortement.
Pour l’OMS, l’avortement devrait être autorisé quel que soit le stade de la grossesse. Instaurer un seuil n’est, selon l’organisation, pas justifié d’un point de vue médical. Un avis qui n’est pas partagé par les gynécologues français, y compris par ceux qui promeuvent l’avortement. Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, avait expliqué qu’à 14 semaines, l’avortement est "un geste plus dangereux que les médecins n’aiment pas faire".
Vers la fin de l’objection de conscience ?
L’OMS recommande aussi de supprimer toute période de réflexion et tout accord de tiers. Pour l’institution, une femme doit pouvoir avorter sans l’accord du père de l’enfant, une jeune fille sans l’accord de ses parents. L’avortement serait-il un acte anodin ? Si tel était le cas, la loi française n’aurait pas pris la peine de définir une clause de conscience spécifique à l’avortement. Une clause que les promoteurs du tout avortement n’ont pas réussi à annuler à l’occasion du vote de la loi Gaillot.
"S’il s’avère impossible de réglementer l’objection de conscience d’une manière qui respecte, protège et satisfasse les droits des femmes souhaitant recourir à l’avortement, l’objection de conscience en matière d’avortement pourrait devenir indéfendable", écrit l’organisme. Pourtant, en 2013, l’OMS reconnaissait que "chaque agent de santé a le droit d’objecter en conscience à la pratique de l’avortement". Comme le souligne le juriste Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, "il n’est question de supprimer l’objection de conscience qu’à propos de l’avortement". L’objectif est "symbolique et pratique" : après le fait de parler de "soin" en matière d’avortement, supprimer l’objection de conscience vise pour ses promoteurs à sa "normalisation morale" (Gènéthique, 26/02.2021).
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