Alors que la guerre fait rage depuis plus d’un mois, le monde entier s’est indigné du drame de Boutcha découvert après le retrait des troupes russes de la ville située au nord-est de Kiev. "Les récentes nouvelles sur la guerre en Ukraine, plutôt que d’apporter soulagement et espérance, attestent au contraire de nouvelles atrocités", s’est affligé le pape François ce mercredi 6 avril après sa catéchèse hebdomadaire.
Le "sang innocent" des femmes et des enfants sans défense de Boutcha "crie jusqu’au ciel", a alors averti le Pape. Ce sang, a-t-il ajouté, "implore que l’on mette fin à cette guerre, que l’on fasse taire les armes, que l’on cesse de semer la mort et la destruction".
Puis le chef de l’Église catholique s'est recueilli en prière avec la foule avant de révéler : "Hier, on m’a apporté ce drapeau de Boutcha". Il s’est alors levé de son siège dans un silence saisissant, pour déployer un large tissu bleu et jaune portant des inscriptions. Geste qui a aussitôt suscité les applaudissements nourris de la salle remplie de milliers de personnes. "Ce drapeau vient de la guerre, de cette ville martyrisée, Boutcha", a répété François, qui, repliant délicatement l’étoffe, l’a embrassée.
Ces enfants ont dû fuir et arriver jusqu’à une terre étrangère, c’est l’un des fruits de la guerre.
Autour du drapeau de Boutcha, l’évêque de Rome a aussi fait venir sept enfants ukrainiens d’âges divers, accompagnés de leurs mères. "Ces enfants ont dû fuir et arriver jusqu’à une terre étrangère, c’est l’un des fruits de la guerre", a-t-il dit en les présentant. Le 266e pape leur a fait distribuer de gros œufs en chocolat enrubannés dans une joyeuse pagaille, s’assurant que tous avaient reçu leur cadeau.
Les enfants, qui étaient amenés à l’audience par la région Sardaigne, tenaient un dessin représentant un ciel bleu, un paysage de verdure couronné d’un arc-en-ciel, et le drapeau italien symboliquement entouré de mains ouvertes et de cœurs rouges. "Ne les oublions pas, a insisté le pape François, et n’oublions pas le peuple ukrainien".