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Malte, un peuple mobilisé pour accueillir “Frangisku”, le pape des pauvres

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Cyprien Viet - publié le 02/04/22
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La première journée du pape François à Malte, ce samedi 2 avril, a montré le visage d’une population encore largement ancrée dans la foi catholique et ravie de recevoir la quatrième visite pontificale en un peu plus de 30 ans. Une statistique flatteuse pour le plus petit pays de l’Union européenne.

Les nombreux drapeaux du Vatican qui pavoisent les rues et la bienveillance de la foule rassemblée sur le parcours du pape François ont montré ce samedi 2 avril une preuve éclatante de l’hospitalité maltaise, depuis le temps de saint Paul jusqu’à l’époque contemporaine.

"Vos ancêtres ont offert l'hospitalité à l'apôtre Paul sur le chemin de  Rome", en l’accueillant "avec une rare humanité", a expliqué le pape François dans son premier discours à Malte, en citant la devise de son voyage, tirée des Actes des Apôtres. "Aujourd'hui, venant de Rome, j'expérimente moi aussi l'accueil chaleureux des Maltais, un trésor du pays qui se  transmet de génération en génération". 

Le Pape est très populaire ici, il est le pape des pauvres, des gens simples.

La foule était nombreuse pour l’accueillir. "Le Pape est très populaire ici, il est le pape des pauvres, des gens simples", témoigne Angela Said, une retraitée de l’agence maltaise du tourisme, venue prêter ses services pour la visite du pape dans ce pays de 478.000 habitants.

En s'exprimant devant les autorités politiques, le François a présenté Malte comme "le cœur de la Méditerranée", en soulignant que "la rencontre des peuples a fait de ces îles, depuis des millénaires, un centre de vitalité et de culture, de spiritualité et de beauté,  un carrefour qui a su accueillir et harmoniser des influences venues de toutes parts". 

Catamaran-transfer-to-Gozo-Port

Le pape de 85 ans a aussi mis en valeur les racines chrétiennes de Malte, notamment le samedi soir au sanctuaire de Ta’ Pinu, sur l’île de Gozo, qu'il a rejointe en bateau. Il a été accueilli par une assemblée enthousiaste en ce "lieu qui semblait perdu et qui régénère aujourd'hui la foi et l'espérance du peuple de Dieu", s’est réjoui l'évêque de Rome.

POPE FRANCIS MALTA Basilica of the National Shrine of the Blessed Virgin of Ta' Pinu

Après avoir écouté les témoignages de plusieurs jeunes, François a souligné la nécessité "d'une foi qui se fonde et se renouvelle dans la rencontre personnelle avec le Christ, dans l'écoute quotidienne de sa Parole, dans la participation active à la vie de l'Église, dans l'âme de la piété populaire". Malgré la sécularisation, la vie paroissiale et les sacrements rythment encore la vie de la société maltaise, et de nombreuses personnes consacrées sont visibles dans les rues pour l’accueil du Pape.

Signes d’attention pour l’Ukraine

Bien que Malte ne soit pas a priori directement concernée par cette guerre, l’offensive menée par la Russie en Ukraine depuis la fin du mois de février a également été au cœur des préoccupations exprimées en cette journée. "De l'est de l'Europe, de l’Orient où la lumière se lève en premier, sont arrivées les ténèbres  de la guerre" s’est attristé le Pape lors de son discours aux autorités politiques maltaises.

"Le vent glacial de la guerre, qui  n'apporte que mort, destruction et haine, s’est abattu avec violence sur la vie de beaucoup", a-t-il déploré, fustigeant les "quelques puissants, tristement enfermés dans leurs  prétentions anachroniques d’intérêts nationalistes". L'Ukraine était aussi présent lors d'un échange informel avec des journalistes dans l’avion de Rome à Malte. Interrogé sur la perspective d’un voyage à Kiev, la capitale ukrainienne assiégée par les forces russes, le Pape a répondu avec franchise: "Oui, c’est sur la table".

L’invitation lancée le mois dernier par le maire de Kiev, comme un appel au secours, a été prise au sérieux. Une telle démarche poserait naturellement de grands problèmes de sécurité en l’état actuel, mais elle pourrait aider à poser des jalons vers la paix.

François, le "pape des voyages impossibles"

En 1994, Jean Paul II avait dû renoncer à contrecœur à un voyage prévu à Sarajevo... Mais il s’y était rendu trois ans plus tard, en 1997. Une visite à Kiev du "pape des voyages impossibles", qui s'est notamment rendu en Irak et en Centrafrique dans des circonstances dangereuses, serait certainement une source de consolation significative pour les Ukrainiens. 

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